separateurCreated with Sketch.

Imparfaite et heureuse : comment trouver sa place en tant que mère ?

MOTHER-HAPPY
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Caroline Moulinet - publié le 27/08/23
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Le métier de psychologue clinicienne de Valérie de Minvielle l’amène à rencontrer de nombreuses femmes tiraillées par l’injonction de perfection : femmes idéales, épouses en or, modèles de mères, managers aux succès exceptionnels. Une question revient sans cesse : "Pourquoi nos vies, celles des femmes d’aujourd’hui, sont si compliquées ?"

Psychologue clinicienne, Valérie de Minvielle a fondé en 2015 après vingt ans d’expérience professionnelle "Ma Juste Place", une méthode d’accompagnement personnalisé pour les femmes qui veulent se sentir à leur juste place dans leur vie de couple, en tant que mère, et dans leur vie professionnelle et sociale. En 2023 elle publie aux Éditions Mame le livre Imparfaite mais heureuse, secrets de psy pour trouver sa juste place.

"Je reçois des dizaines de questions, des questions merveilleuses, qui m’inspirent beaucoup", explique Valérie de Minvielle. "Elles regroupent toutes les facettes de la vie d’une jeune femme d’aujourd’hui : les questions d’une mère de famille, des questions de couple, des questions concernant l’équilibre professionnel, ou encore la belle-famille. Une large palette. J’avais envie d’aider les femmes à se poser une ou deux questions par sujet, les inviter à prendre cinq minutes pour avancer tout en restant au plus simple."

J’entends tant de femmes me confier qu’elles se couchent le soir à bout de fatigue, j’ai essayé de donner quelques pistes très accessibles pour se poser des questions utiles.

Imparfaite mais heureuse : voilà un espoir que bien des femmes partagent, avoir la liberté d’être elles-mêmes, épanouies, même sans être parfaites. "J’entends tant de femmes me confier qu’elles se couchent le soir à bout de fatigue, j’ai essayé de donner quelques pistes très accessibles pour se poser des questions utiles", poursuit-elle.

L’auteur prend l’exemple de Flore qui, abordant le tunnel de la rentrée, demande "Comment s’organiser pour vivre une année ‘qui roule’ ?" Flore travaille à mi-temps dans une école et est maman de trois enfants de moins de huit ans. Elle se dit qu’elle va perdre en quinze jours le bénéfice de ses vacances et désire profondément garder pendant l’année l’harmonie qu’elle a goûté pendant les vacances d’été.  

Prendre du recul

Valérie de Minvielle invite alors à plonger en soi et à se poser des questions concrètes : "Quel est votre horizon pour 2024 ?", "Quelles ont été les situations cet été pendant lesquelles la vie ‘roulait’ ?" En nommant cet horizon - terme moins porteur d’une idée de compétence pour la psychologue - et en demandant à Flore ce qui est important pour elle et ce qu’elle veut vivre cette année, des pistes émergent. "Sans surprise Flore voulait vivre plein de choses, elle avait de grandes et belles idées devant lesquelles j’ai proposé de resserrer l’entonnoir, de garder un mot ou une idée phare, un fil rouge qui sera bon pour elle. Pas pour sa copine ou sa cousine, un fil rouge pour l’année qui commence pour Flore", partage la psychologue.

Valérie de Minvielle
Valérie de Minvielle.

Le cheminement de Flore, partagé dans le livre "Imparfaite mais heureuse", montre comment Valérie de Minvielle a aidé la jeune femme à trouver les quatre briques indispensables pour se sentir à sa place, en harmonie dans son quotidien. Par exemple, la varicelle estivale de sa fille avait contraint la maman à annuler de nombreuses sorties, ce qui avait finalement eu l’effet positif d’alléger l’emploi du temps. Comment essayer de faire de même pendant l’année ? Flore le reconnaît, elle est une femme active avec beaucoup d’engagements. Certains engagements mériteraient-ils d’être arrêtés ? Se poser ces questions l’a aidée à réaliser qu’elle répondait positivement à certains engagements parce qu’elle s’y sentait obligée. La solution identifiée avec Valérie de Minvielle :

Ne pas répondre immédiatement aux propositions qui émergent. Prendre le temps de dire ‘Je vais consulter mon agenda’ ou encore ‘J’en parle à mon conjoint et je reviens vers toi’ Cela permet une prise de recul qui évite de foncer tête baissée et de finir étouffée par trop de contraintes.

Prendre le temps de rentrer en soi et de se poser quelques questions aide à identifier ce qui compte pour soi. Flore raconte encore que l’été, elle s’autorise à ne pas cuisiner. Peut-elle s’autoriser ce détachement pendant l’année ? Pour la jeune femme, cette solution n’est pas une option parce qu’elle souhaite que ses enfants mangent des repas équilibrés. La psychologue précise : “Flore a bien voulu lâcher ses principes alimentaires pendant l’été mais pas pour toute une année. En revanche, elle a choisi deux ou trois soirs par semaine, de faire un repas ‘assemblé’ et non pas ‘cuisiné’, à base par exemple de crudités et non pas des légumes mitonnés. Elle verra si cela lui fait gagner du temps et si cela lui convient ou non.”

Rester connectée à son univers intérieur

"Aujourd’hui les femmes sont anxieuses de l’image qu’elles donnent", constate Valérie de Minvielle. Les réseaux sociaux, et notamment Instagram, jouent un grand rôle dans cette injonction à avoir l’air toujours parfaite. Les femmes se jugent tellement sévèrement ! J’aimerais que chacune ose une incursion en elle-même, une présence aimante à soi.” Elle poursuit : "C’est inévitable : aucun être humain n’est suffisamment résistant pour s’empêcher de se comparer. En revanche, la comparaison se vit bien quand on est suffisamment accroché à son univers intérieur."

De nombreuses femmes occupent aujourd’hui des postes à responsabilités dans lesquelles les erreurs ne sont pas tolérées, où la pression est quotidienne, où il faut être la meilleure. Dans ce cas, l’injonction à être parfaite vient de l’extérieur. Valérie de Minvielle constate également l’injonction intérieure que les femmes s’imposent :

Aujourd’hui, sauf complications, les femmes choisissent quand elles souhaitent enfanter, alors le monde leur renvoie cette phrase qu’elles ont tendance à croire ‘Tu l’as voulu, alors tu dois bien t’occuper de cet enfant.’ Beaucoup de femmes semblent considérer que leur rôle est de rendre leur enfant heureux. Quel projet pharaonique ! Le rôle des parents n’est pas de rendre leur enfant heureux, mais de lui donner une sécurité physique et affective qui sont autant d’outils pour, plus tard, traverser les aléas de la vie et trouver lui-même ce qui le rend heureux.

Faire preuve de bon sens

Comment être la mère que je rêverais d'être ? Une telle question reflète en elle-même le désir de perfection des femmes. Valérie de Minvielle met en garde : "Cette question laisse penser que les parents sont par défaut de mauvais parents et qu’ils doivent apprendre ce que leur recommandent les nombreux livres dans lesquels ils se plongent à chaque âge de leur enfant", reprend-elle. "Il est plus intéressant de commencer par l’idée que nous sommes de bons parents "par défaut". Réduire l’éducation à un recueil de compétences à maîtriser me semble surtout générateur de culpabilité pour les parents, quand ils pensent échouer dans leur tâche. Revenons à la spontanéité et au bon sens."

Identifier ses aspirations et croire en ses spécificités, deux clés pour construire une belle vie, imparfaite peut-être aux yeux de la société, mais une vie qui offrira un foyer plus paisible et plus joyeux au sein duquel chaque membre pourra s’épanouir.

Découvrez aussi dix belles citations sur l’amour maternel :

Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)