Le pape François a autorisé le 20 mai 2023 la Congrégation pour la cause des saints à reconnaître le martyre de Giuseppe Beotti. En 1944, ce jeune prêtre italien a offert sa vie pour rester auprès de ses paroissiens lors des rafles organisées par les soldats allemands. Il avait dit : "Tant qu'il y a une âme à soigner, je suis à ma place".
Giuseppe Beotti est né le 26 août 1912 en Italie, dans une famille de paysans. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, son père Emilio est mobilisé dans l'armée. Dès lors, sa mère subvient aux besoins de ses nombreux enfants.. Entre 1916 et 1919, les trois frères cadets de Giuseppe meurent de la diphtérie et de la grippe espagnole. Seul lui et ses deux petites sœurs, Maria et Savina, survivent.
Depuis son enfance, Giuseppe Beotti rêve de devenir prêtre et c’est en 1938, à l’âge de 26 ans, qu’il est ordonné et devient prêtre diocésain. Dès le début, il se distingue par son travail dans l’éducation des jeunes, dans des œuvres caritatives et par son dévouement envers les plus nécessiteux. Selon des témoins, il avait pris l’habitude d’envoyer des enfants de chœur de son église visiter des familles pauvres afin de leur donner de l’argent. Il leur demandait seulement de ne pas révéler l'identité du bienfaiteur.
Un jeune martyr tué par les nazis
En 1940, il est nommé curé de Sidolo, une village au nord de l’Italie, dans une région qui sera bientôt le théâtre de la répression allemande. Le prêtre italien est nommé membre de la Résistance. Dans son ministère pastoral, il a tout fait pour sauver le plus grand nombre de personnes : il abritait et secourait des soldats, des prisonniers de guerre et des persécutés, dont une centaine de juifs, qu'il cachait avec l'aide de ses paroissiens.
Le dimanche 16 juillet 1944, alors que les Allemands sont déjà dans sa ville, il dit à la messe : "S'il manque encore un sacrifice pour mettre fin à cette guerre, Seigneur prends-moi”. Les paroissiens lui proposent de s'enfuir et de se cacher dans des trous creusés dans la forêt, mais le père Giuseppe refuse. Il décide de rester auprès de ses paroissiens et d’aider ceux qui sont dans le besoin et épuisés par la faim.
Le 20 juillet, les nazis arrivent à Sidolo et mettent le feu au village. De nombreux habitants quittent précipitamment leurs maisons. Le père Giuseppe reste dans l'église avec deux autres prêtres pour prier. À 16h15, ils sont tous les trois exécutés. Avant de mourir, le père Beotti, tenant son bréviaire de la main gauche, fait le signe de croix avec sa main droite en direction des nazis.
Le père Giuseppe Beotti a servi ses frères jusqu'au bout
Jusqu'au dernier jour, le père Beotti a été proche de ses paroissiens. Il avait l'habitude de dire :
Tant qu'il y a une âme à soigner, je suis à ma place.
Sur le lieu de l'exécution, à quelques mètres de l'église où il a été tué, un monument rappelle le martyre du curé italien. Le procès de béatification du père Giuseppe a débuté en février 2002 au niveau diocésain. La procédure s'est ensuite poursuivie à la Congrégation pour la cause des saints, à Rome. Le pape François a approuvé une étape importante dans ce processus par son décret du 20 mai dernier. Selon la décision du Saint-Père, la mort du prêtre italien est reconnue comme un martyre.