Son image avait bouleversé la France lorsqu'un terrible incendie avait ravagé les splendides monts d'Arrée, en juillet dernier. Cette petite chapelle, du nom de Saint-Michel de Brasparts, se dressait alors fièrement dans un paysage de désolation, intacte. Alors que la lande, noircie par les flammes et la fumée, retrouve ses couleurs verdoyantes, l'édifice a lui-aussi été rénové et inauguré le 7 juillet dernier.
Bien que miraculeusement épargnée par le feu, la chapelle, construite en 1674, subissait déjà de nombreuses fragilités qui avaient conduit le Département du Finistère à décider de travaux de restauration pour sa toiture avant même les incendies. Le Conseil départemental a pu engager les travaux dès l'automne 2022, avec le soutien financier de la société Artémis, détenue par François Pinault. Une convention de mécénat a ainsi été signée, s'élevant à 550.000 euros. Le chantier a permis de restaurer les murs de la chapelle, dégradés par l'humidité, ainsi que sa charpente. Elle retrouve également sa cloche, qui avait disparu, et qui pourra sonner de nouveau.
Un nouveau mobilier liturgique
L'évêque du diocèse, Mgr Laurent Dognin, était présent lors de l'inauguration, aux côtés des représentants du département, ainsi que de François Pinault, qui s'est dit "naturellement touché dans [s]on âme de Breton lorsque les incendies se sont déclarés" et "très heureux d’avoir contribué à la préservation de la Montagne Saint-Michel-de-Brasparts et à la restauration de la chapelle Saint-Michel."
Outre la restauration de l'édifice en lui-même, l'intérieur de la chapelle a également fait peau neuve avec un tout nouveau mobilier liturgique conçu par le designer Ronan Bouroullec, dans un style très moderne. La chapelle est la propriété du département depuis 1965, mais reste affectée au culte catholique. Ouverte au public, très peu de messes y sont célébrées, si ce n'est lors d'occasions particulières comme le dimanche 24 septembre prochain, date du pardon de la Saint-Michel. La chapelle avait en effet été consacrée le 29 septembre 1677, trois ans après sa construction, le jour où l'archange est fêté par l'Église catholique. Détruite à la Révolution, c'est grâce à la piété des paroissiens de Brasparts qu'elle fut remise debout en 1820.