Simple accalmie ou pas définitif vers la paix ? À Haïti, deux gangs qui sévissent à Port-au-Prince, dans la banlieue de Cité Soleil, ont signé mi-juillet un accord dans lequel ils s'engagent devant Dieu à "travailler dur pour mettre fin à la violence et apporter la paix à tous les peuples." Ce document, rédigé en créole et en anglais, a été négocié par un prêtre de nationalité américaine, le père Tom Hagan, âgé de 81 ans. Les signataires sont les quatre chefs de deux organisations criminelles majeures de Cité Soleil, le gang G-Pèp et le G-9 An Fanmi. Ce cessez-le-feu a ainsi conduit au démantèlement d'un mur séparant les territoires rivaux après au moins trois années d'affrontements meurtriers.
"Ils ne disent pas qu'ils vont déposer les armes mais ont déclaré vouloir œuvrer pour la paix et la sécurité dans le quartier", précise le père Tom dans une interview au journal américain Miami Herald, le 16 juillet, avant d'ajouter que les habitants de Cité Soleil ont enfin pu sortir de chez eux sans avoir peur de prendre une balle perdue. "Les gens sont sortis de chez eux et il n'y a pas eu de tirs. Ils semblaient heureux. Cela leur a donné de l'espoir."
Une vie au service d'Haïti
Fondateur de l'organisme "Hands Together" qui œuvre à l'éducation des enfants de Port-au-Prince, le père Tom vit sur place depuis 1997, où il a contribué à la construction d'écoles et de lycées, ainsi que d'une clinique. À Haïti, la population déjà confrontée à une grande pauvreté fait face à une véritable flambée des violences depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse, en 2021. Une descente aux enfers comprenant rixes entre gangs, assassinats, viols et enlèvements. L’Église catholique locale est en première ligne afin d'offrir aux civils un soutien aussi bien matériel que spirituel.