Il peut s’agir du premier camp, ou alors d’une séparation plus longue que d’habitude. L’enfant va peut-être se retrouver avec d’autres bien plus grands que lui. Sylvie témoigne : "Ma fille va partir pour la première fois pour trois semaines de camp à l’Eau Vive. On sait dès le départ qu’il y a des moments où on va trouver ça long. Il y aura forcément des coups de mou, pour elle comme pour nous. Ce qui compte c’est que j’ai confiance dans l’encadrement." En effet, les parents se sentiront plus tranquilles s'ils font confiance à l’équipe organisatrice et s’ils ont pu trouver les réponses à leurs questions, par exemple sur la place et l’utilisation des téléphones portables.
Même si certains parents restent inquiets, craignant que leur enfant ait le cafard ou qu’il soit épuisé, Sylvie essaie de garder en tête tout ce que ce camp va apporter à sa fille en autonomie, en maturité, en expérience fondatrice de sa vie d’adolescente.
Constance, comme ses enfants, ne sont pas vraiment inquiets de la séparation. "Mon plus jeune, 9 ans, a une légère appréhension parce qu’il découvre son premier camp de louveteaux. Quant à l'aîné, il n’est pas sûr de sa capacité à tenir le coup physiquement. Mais globalement le camp c’est l’aventure, la liberté !" La fatigue joue un rôle en effet : le moral peut fléchir quand le manque de sommeil dure. Si l’enfant a conscience de la nécessité de se reposer, cela l’aidera à passer de bonnes journées.
Quelques clés bien utiles
Les parents peuvent donc expliquer qu’il sera normal d’avoir des baisses de moral parfois, qu’il y aura aussi des moments magnifiques et des réalisations qui le rendront fier de lui. L’enfant sera peut-être même surpris de ses propres capacités, il gagnera en confiance en lui en découvrant ce qu’il peut accomplir. Il est donc nécessaire de ne pas trop anticiper, de ne pas imaginer toutes les situations complexes qui pourraient se présenter. L’imagination de certains enfants peut être particulièrement vive, et les parents ne peuvent pas prévoir tout ce qui va se passer.
Plutôt que d’imaginer ou d’essayer de contrôler ce qui se passera, les parents peuvent donner quelques clés pour que l’enfant sache comment faire selon les situations. Sylvie, par exemple, a trouvé une astuce pour aider la logistique du linge : "Nous avons fait quelques séances d’entraînement en famille pour savoir comment laver son petit linge à la main dans une bassine !"
Elle a également eu à cœur d’expliquer à ses enfants à qui s’adresser en cas de problème. "J’ai expliqué à mes enfants à qui parler, par exemple aller voir le chef de camp, explique-t-elle. Mais si justement ça ne se passe pas bien avec lui, alors se tourner vers le contact n°2 ou n°3. Les enfants n’en ont jamais eu besoin, mais il est important de savoir à qui confier un problème, une situation qui dérange ou qui met mal à l’aise quand maman n’est pas là."
Un mini album photos
Les enfants vont vivre un temps qui sort de l’ordinaire, un temps proche de la nature, avec des jeux, des moments fraternels avec d’autres jeunes. "Pour les enfants plus sensibles, confie Sylvie, j’avais ajouté un mini album avec des photos des parents, frère et sœur, et amis proches. Quand mon aîné se sentait loin, ça l’aidait à ne pas se sentir seul. Je ne suis pas sûre qu’il l’ait jamais utilisé, mais le savoir dans la valise permettait de maintenir le lien." Sachant que le lien d'amour des parents perdure malgré la distance, l'enfant peut aussi compter sur ses camarades.
Finalement, quand les parents ont confiance en leur enfant, en ses ressources, en sa capacité à trouver des solutions, à oser, à se relever après une situation difficile, ils aident leur enfant à grandir et à prendre de l’assurance. L’enfant n’est pas seul, il passe le camp avec un groupe qui saura être un soutien, une communauté qui lui montre qu’être libre et autonome, ce n’est pas vivre seul et isolé, ou compter uniquement sur ses propres forces. Les parents sont le premier cercle pour leur enfant, et leur tâche éducative est enrichie par les autres groupes dans lesquels évolue leur enfant.