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Au synode, l’Esprit saint accomplira son œuvre

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Benoist de Sinety - publié le 25/06/23
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Nul ne peut prédire ce qui sortira des discussions du synode sur la synodalité, en octobre 2023. Mais le croyant sait, rappelle le père Benoist de Sinety, curé de la paroisse Saint-Eubert de Lille, que l’Esprit saint accomplira son œuvre.

Le propre d’un document de travail c’est qu’il soit une cible. Le propre d’une réflexion c’est qu’elle puisse être ouverte, et d’une discussion qu’elle soit libre. En communiquant les quelques pages qui préparent les débats du synode sur la synodalité, leurs auteurs ne font qu’en rappeler le principe. Avec un préalable à tous ceux qui s’étouffent et s’offusquent : c’est que le 13 mars 2013, l’Esprit saint n’était probablement pas endormi lorsqu’il souffla aux cardinaux présents d’élire le successeur de Pierre. Ils connaissaient son ardent désir de libérer une parole jusque-là très contrainte à tous les niveaux de l’Église.

Au risque du tumulte

Je me souviens quelques années plus tard d’une discussion, quelques jours après la publication dAmoris lætitia, avec quelques prêtres, dont aucun ne semblait prôner la révolution. Pour la première fois nous osions nous dire les uns aux autres les souffrances pastorales et humaines que nous ressentions devant les paroles de jugements sans appels dont étaient victimes nombre de fidèles divorcés remariés ou pas. Quelques années plus tôt, les étudiants d’Ile-de-France étaient fiers d’entendre Nicolas Hulot leur affirmer sous les voûtes de Notre-Dame de Paris que le texte de Laudato Si était probablement le plus important jamais écrit sur l’écologie. Encore une image : l’appel au téléphone d’un ami homosexuel me disant avec une très vive émotion combien il avait été bouleversé par les mots du Pape et son célèbre "Qui suis-je pour juger ?"... À la date du dixième anniversaire de son voyage à Lampedusa pour prier pour les victimes de nos indifférences, l’évêque de Rome est un pape qui veut mettre au centre de la vie de l’Église la Parole. Au risque du tumulte et du bruit ? Oui. Mais est-ce un risque ?

Le propre d’une discussion

Que des croyants — car il s’agit bien de croyants n’est-ce pas ? — puissent discuter et débattre, cela n’est-il pas la moindre des choses ? À moins que l’on ne préfère un ordre plus militaire, une vision des choses plus sectaire ? Le propre d’une discussion, d’un débat, c’est que nul ne peut prédire ce qui en sortira. Mais le croyant sait que le souffle de l’Esprit l’emporte. Ou alors, c’est qu’il n’y a plus d’Église. Lors du deuxième concile du Vatican, ni les manœuvres et les menaces de la curie, ni les demandes insistantes et parfois militantes des tenants du changement à tout prix ne l’ont emporté sur la sagesse de l’Assemblée.

De Constantinople au concile avorté de 1870, à chaque fois les mêmes crient et les mêmes pleurent.

Le livre de la Parole de Dieu présidait les séances : mystérieusement elle fit son œuvre en communiant aux attentes et aux inquiétudes des uns et des autres. Certains restèrent sur leur faim, d’autres crièrent au massacre. Il est probable qu’il en sera ainsi dès l’ouverture du prochain synode. Mais force est de reconnaître qu’il en fut toujours de même : de Constantinople au concile avorté de 1870, à chaque fois les mêmes crient et les mêmes pleurent. Et la Providence accomplit son œuvre, dans le temps et dans les cœurs en commençant par nous inviter à entrer chacun dans une vraie humilité qui consiste à accepter d’être dépassé et à ne pas prétendre avoir raison seul contre tous.

La charité au cœur

Si l’Église est aussi vivante aujourd’hui sur les cinq continents, c’est parce qu’elle sut prendre au cœur du XXe siècle le tournant qu’elle avait prise de nombreuses fois lors des grandes mutations et grands bouleversements de notre monde. Écouter, rencontrer, accueillir, décider avec au cœur la charité sans laquelle aucune parole n’est recevable : nous verrons bien comment les choses se dérouleront sous la coupole de Saint-Pierre, cela ne dépend pas vraiment de nous. Mais pour notre part, nous pouvons dès maintenant réfléchir aux pistes qui nous sont présentées et chercher, fraternellement, à en parler ensemble. Et puis prier pour nos propres conversions afin que notre volonté soit chaque jour plus en communion avec celle du Seigneur.

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