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C’est dans ce monastère que l’espagnol a été inventé

Monastère

Le monastère de Yuso.

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Daniel Esparza - publié le 14/06/23
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Le Codex Aemilianensis 60, premier ouvrage connu en langue espagnole, aurait été écrit dans le monastère de saint Émilien de la Cogolla entre le Xe et le XIe siècle. Ce qui fait de ces lieux le berceau probable de la langue espagnole.

Saint Émilien de la Cogolla ou, en espagnol, San Millán de la Cogolla, (473-574) est une figure éminente du VIe siècle. Il est vénéré comme le saint patron de La Rioja, une importante région du nord de l'Espagne. Sa vie se caractérise par sa profonde spiritualité et son ascétisme, et son nom a été donné à deux importants monastères espagnols. Né en 473 dans la ville de Berceo, dans le royaume de Navarre en Espagne, Émilien a embrassé la vie religieuse dès son plus jeune âge. Ses biographes attestent qu'il était ermite ou gyrovague - c'est-à-dire moine errant - dès l'âge de 20 ans. Au cours de sa vie, il aurait vécu dans les montagnes de Haro, et près de l'une des anciennes voies romaines, faisant aujourd'hui partie du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. 

Au milieu du VIe siècle, saint Émilien a fondé une communauté monastique qui est ensuite devenue une église et un important lieu de pèlerinage. Il s’agit du monastère de San Millán de la Cogolla. Fait intéressant, aujourd’hui il en existe deux, l’un à côté de l'autre, tous deux déclarés au patrimoine mondial. Il s’agit du monastère de Suso et du monastère de Yuso - signifiant respectivement "supérieur" et "inférieur" en ancien castillan. Le monastère de Yuso a été construit en contrebas à une centaine de mètres, au début du XVIe siècle. 

Les monastères de saint Émilien de la Cogolla

L’UNESCO reconnaît le monastère de Suso comme étant le berceau du castillan, et donc de l’espagnol. En effet, Le Codex Aemilianensis 60, qui contient un texte en latin, avec les premières gloses connues en castillan et en basque, a été rédigé dans le scriptorium de ce monastère par un moine copiste entre le IXe et le Xe siècle. Ce Codex a une grande importance, car il s’agit du premier témoignage écrit en langue espagnole. En outre, c’est également dans ce monastère que le poète castillan, Gonzalo de Berceo, a écrit les premiers poèmes en espagnol. Les deux monastères revêtent également une grande importance historique et architecturale car ils unissent des éléments de style romain, mozarabe, wisigothique, médiéval, renaissance et baroque, en faisant donc converger les périodes fondamentales de l’histoire espagnole. 

Depuis sa fondation au milieu du VIe siècle par saint Émilien, le monastère est donc devenu un centre culturel, mais aussi spirituel, très important, attirant d’innombrables pèlerins. En effet, au cours de sa longue vie, ce moine était réputé pour sa puissante intercession, et de nombreux chrétiens venaient lui demander des conseils dans des moments d’épreuves et de difficultés. Encore aujourd’hui, le tombeau de saint Émilien attire d’innombrables pèlerins, grâce aussi aux nombreux miracles qui s’y sont manifestés au fil des siècles, renforçant ainsi la dévotion à saint Émilien de la Cogolla. 

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