Son histoire avait inspiré le film "Intouchables" et ému lors de sa sortie en 2011 quelque 19 millions de spectateurs. L’entrepreneur français catholique Philippe Pozzo di Borgo (incarné par François Cluzet à l’écran), devenu tétraplégique en 1993 à la suite d’un accident de parapente, est décédé ce vendredi 2 juin à l’âge de 72 ans.
"En acceptant que l’on adapte son histoire dans Intouchables il a changé notre vie et la vie de nombreuses personnes vulnérables et fragiles", ont rendu hommage ce vendredi Éric Toledano et Olivier Nakache, les réalisateurs du film "Intouchables". "Nous gardons l’image d’un homme courageux, digne, humble et combatif. Son humour et son intelligence vont nous manquer, poursuivent-ils. L’avoir côtoyé pendant toutes ces années fut un rare privilège. Nous tenterons de poursuivre l’ensemble de ses combats. Nous pensons fort à sa femme et à ses enfants."
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Devenu tétraplégique en 1993, Philippe Pozzo di Borgo avait perdu sa femme trois ans plus tard. Un départ qui le plongera dans une profonde dépression et dont il finira par sortir grâce à l’aide de son auxiliaire de vie, Abdel Yasmin Sellou. Son histoire, il l’avait raconté dans un livre intitulé Le Second Souffle (2011) avant d’être adapté au cinéma dans le film Intouchables, sorti la même année et qui connaît un véritable succès. Depuis, Philippe Pozzo di Borgo était engagé dans plusieurs associations et militait activement contre l’euthanasie.
Dans passion, il y a aussi un sentiment d’amour et que ce soit l’amour ou la souffrance, ce sont des notions très proches du Christ.
"J’ai souvent été à Lourdes avec bonheur et je suis bien malheureux de ne pas être parmi vous aujourd’hui, pour des raisons de santé et partager avec vous sur ce thème du ‘handicap, passionnément vivants’", avait-il raconté en 2016 dans son intervention lors de la rencontre nationale de personnes en situations diverses de handicap. "Vous êtes de nombreux handicapés dans l’assemblée, de tous genres, sensoriels, physiques, psychiques, sociaux. Pour les autres, vous ne le savez peut-être pas, mais vous avez votre part de handicap, et qui vous rattrapera ne serait-ce que par l’âge". Et de reprendre : "C’est peut-être un peu osé de parler de passion et de handicap. Dans passion, il y a souffrance bien sûr et là je ne vous fais pas un dessin ; vous avez connu ou vous connaissez encore des périodes de souffrances liées à votre handicap. Dans passion, il y a aussi un sentiment d’amour et que ce soit l’amour ou la souffrance, ce sont des notions très proches du Christ."