Il n’y a pas plus d’école parfaite que d’enfant parfait, et l’école idéale n’existe pas. Cependant, certains établissements répondent plus que d’autres aux priorités des parents concernant l’éducation de leurs enfants. Public, privé, sous contrat ou hors-contrat, en banlieue ou en centre-ville, dans une petite école familiale ou dans un gros établissement : quelques critères de discernement pour bien choisir l’école de son enfant.
1Le projet pédagogique
C’est la première chose à regarder lorsque se pose la question du choix d’un établissement. Les projets pédagogiques sont généralement accessibles en ligne et définissent les orientations éthique, religieuse et morale de l’école, ainsi que ses méthodes d’enseignement. Aux parents ensuite de définir leurs priorités. Si le public se limite à l’instruction, c'est-à-dire au seul programme des matières enseignées défini par l’Éducation nationale, l’enseignement libre et en particulier l’enseignement catholique, par son caractère propre, prend en compte l’éducation intégrale des enfants. "Si je devais choisir une école, témoigne Luana Thomann, professeur des écoles dans un établissement privé de centre-ville, je choisirais une école qui a le plus de points communs avec la manière dont j’éduque mes enfants".
2La vie scolaire
Celle-ci varie largement d’un établissement à un autre, en fonction de ses moyens, de ses capacités d’accueil et de sa situation géographique. Une classe à effectif réduit sera par exemple plus adaptée à un enfant ayant des troubles de l’attention. D’un point de vue pratique, tous les établissements ne disposent pas des mêmes ressources pédagogiques, telles que les classes ULIS, adaptées aux enfants en situation de handicap, ni d’AESH (accompagnant d'élèves en situation de handicap), qui permettent notamment la scolarisation d’un enfant présentant des troubles du spectre autistique dans une classe ordinaire. À regarder aussi, l’accompagnement des activités extra-scolaires et les aménagements attendus pour servir le double cursus de formation des élèves sportifs de haut niveau, ou aux musiciens, pour permettre aux élèves concernés de s’investir dans leur passion tout en suivant un cursus scolaire ordinaire.
3L’équipe éducative
"On a beau connaître par cœur le projet éducatif d’une école", poursuit Luana, "on peut toujours être surpris lorsqu’on choisit un établissement puisque chaque enseignant bénéficie d’une très grande liberté dans ce qu’il applique au sein de sa classe. Tous les élèves vont apprendre la même grammaire, mais quelque-chose d’unique passe par le professeur et sa personnalité et peut surprendre les parents, dans le bon comme dans le mauvais sens du terme". Le meilleur moyen pour se familiariser avec le personnel de l’établissement, qu’il s’agisse de la direction, des professeurs ou des intervenants, est de poser des questions aux parents d’élèves déjà inscrits dans l’établissement. Le bouche-à-oreille reste quant à lui un très bon indicateur, puisqu’il permet aussi aux parents de cerner l’environnement et les préoccupations des autres parents. Ceux-ci peuvent ainsi se rendre compte s’il existe entre eux des points communs, ou non
4L’éducation morale et religieuse
Il y a souvent un décalage entre la foi vécue en famille et l’éducation que délivre l’établissement. Comment espérer qu’un enfant déploie son sens de Dieu et sa relation au Seigneur si l’école, où il passe la majorité de son temps en semaine, étouffe les graines semées à la maison ? Le légitime critère d’excellence mérite-t-il pour autant de prendre le pas sur l’élévation spirituelle de son enfant ? Une bonne école n’est pas une école qui promet de brillantes études, mais une école dans laquelle un enfant s’épanouira, éveillera sa conscience et fera grandir son âme. À noter que de celle-ci dépendent bien souvent des amitiés et les fréquentations de l’enfant, ô combien importantes pour son développement personnel et la formation de sa personnalité.
5La formation à la vie affective
Il est primordial de se pencher sur la question du rapport à l’éducation affective et sexuelle dispensée par l’établissement. Si l’Éducation nationale a pris une direction très affirmée sur ce sujet, en rendant obligatoires la distribution de préservatifs dans les lycées ainsi que la présence d’un référent LGBT dans les collèges et lycées, l’enseignement catholique bénéficie tout de même d’une plus grande marge de manœuvre que le public sur ces sujets. Pour cela, il ne faut pas hésiter à poser des questions à la direction : il n’est jamais trop tard pour se rétracter si finalement les parents réalisent que l’établissement ne leur convient pas.