Lors d’une audience avec le préfet du dicastère pour les Causes des saints, le cardinal Marcello Semeraro, le Pape a autorisé le 20 mai 2023 la publication de neuf décrets, dont un reconnaissant les vertus héroïques du père Simon Mpeke (1906-1975). Surnommé Baba Simon, il devient ainsi le premier vénérable du Cameroun.
Né au début du siècle à Batombé dans une famille d’agriculteurs animistes, il fait ses études au sein d’une école tenue par des missionnaires pallotins allemands. Fasciné par le christianisme, il leur demande le baptême, qu’il reçoit en 1918. En 1924, il décide de rejoindre le petit séminaire. Il est ordonné prêtre en 1935. Sa rencontre avec des missionnaires des Petits frères et petites sœurs de Jésus dans les années 1950 joue un rôle important dans sa vie de prêtre. Il décide de rejoindre leur institut séculier et devient un des fondateurs de l’Union sacerdotale Jésus Caritas au Cameroun en 1956.
L'Évangile dans les montagnes du Cameroun
Choisissant alors de devenir missionnaire, il prêche l’Évangile dans le nord du pays, habité par des populations d'origine soudanaise, sous l'influence des musulmans et dont les populations montagnardes étaient liées à des religions traditionnelles. Le père Simon Mpeke voit dans le Christ la réalisation d'espoirs présents dans d'autres confessions religieuses. Et c'est avec cette conviction qu'il favorise le lent passage des non-chrétiens à la connaissance de Jésus. Il se distingue aussi par la profondeur de sa vie spirituelle et son engagement pastoral.
Proche des pauvres et des malades, il évangélise par des œuvres telles que la prédication et la construction d'écoles. Parlant couramment plusieurs langues, il parcourt les montagnes et prêche l'Évangile au peuple autochtone des Kirdi. Ainsi, une communauté chrétienne fervente voit le jour grâce à lui. Jusqu’à la fin de sa vie, en 1975, il s’est mis au service d’une population majoritairement musulmane ou païenne, et a été engagé en faveur du progrès humain, surmontant de nombreux préjugés, comme celui qui considérait la maladie comme une punition divine.