Il s’était battu sans relâche jusqu’à la libération de sa fille Hoorab. Le corps sans vie de Basharat Masih, père de famille chrétien vivant à Faisalabald (Pakistan), a été retrouvé fin avril, rapporte Asianews. Alors que sa fille Hoorab, 12 ans, avait été enlevée en décembre et convertie de force à l’islam, il n’a eu de cesse de dénoncer les faits afin d’obtenir sa libération. Un engagement qui a porté ses fruits, la fillette ayant été transférée dans un refuge pour femmes victimes de violence mi-février et sa demande de réunification ayant été acceptée par le tribunal.
Tout au long du procès, Basharat Masih avait reçu des menaces de mort. Des menaces qui n’ont pas cessé, malgré la libération d’Hoorab. Pour Naveed Walter, président de l’ONG Human Rights Focus Pakistan (HRFP), le meurtre de ce père chrétien "a tout de la vengeance pour avoir traduit en justice les responsables de l'enlèvement de Hoorab", confie-t-il à Asianews. "Le cas de Hoorab a montré une fois de plus que même après un procès, les menaces contre les chrétiens ne cessent pas. Cibles faciles, les minorités religieuses souffrent d'enlèvements, de conversions et de mariages forcés."
2% de chrétiens
Au Pakistan, 97 % des 207 millions d’habitants sont musulmans et seuls 2% sont chrétiens. Outre les conversions forcées subies par les femmes, cette minorité subit de plein fouet discriminations de toutes sortes, agressions physiques et lois "anti-blasphème" . Ces dernières conduisent dans les couloirs de la mort ou de la prison de plus en plus de chrétiens pour des motifs obscurs, comme l’avait illustré le célèbre cas d’Asia Bibi. L’ensemble de ces paramètres fait du Pakistan l’un des pays où les chrétiens sont les plus persécutés au monde.