Patron des travailleurs, saint Joseph a une place éminente, toute particulière dans l’Église, alors que, dans les Écritures, il se signale surtout par sa discrétion. Les évangélistes n’ont retenu aucune parole de lui. Mais les artistes ne l’ont pas oublié, et ses représentations, seul, avec l’Enfant-Jésus ou avec la Sainte Famille, ne manquent pas au cours des siècles. Avec la lettre apostolique Patris corde (Avec un cœur de père), le pape François a rappelé, le 8 décembre 2020, le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme patron de l’Église universelle. Le 19 mars, il est fêté comme époux de la Vierge Marie, et le 1er mai comme artisan. Deux fêtes pour celui qui a toujours été confiant dans la volonté divine, malgré l’inattendu surgissant dans sa vie.
Un homme de décision
Saint Joseph a souvent les traits d’un vieillard. À tort, semble-t-il, même si un grand nombre de représentations artistiques insistent, avec sa barbe blanche, sur sa sagesse, son expérience, sa capacité à prendre les bonnes décisions. Les artistes l’ont surtout vu dans la force de l’âge, encore jeune, prêt à protéger et accompagner Marie dans l’éducation et la protection de son Divin Fils.
Travailleur, il assurait la subsistance de sa famille. Murillo nous le montre, au XVIIe siècle, dans sa Sainte Famille au petit oiseau, exposée au musée du Louvre : assis près de son établi où l’on distingue ses outils de charpentier, il est un jeune père qui incite l’Enfant-Jésus à avancer. Protecteur, il a tout laissé pour partir en Égypte pour que Jésus échappe au massacre des Innocents. Philippe de Champagne nous laisse cette image dans sa Fuite en Égypte : un homme capable de prendre une décision difficile mais nécessaire.
L’art de l’icône nous le montre souvent père et époux attentif et affectueux.
S’il y a une permanence dans le souci de donner une image de présence, de souci de la famille qui lui a été confié, de tendresse et de discrétion, l’art n’a cependant cessé, au cours des siècles, de se renouveler. Chaque époque, chaque pays a donné à ses contemporains une image de saint Joseph reflétant les aspirations de la société, ses préoccupations spirituelles dans le goût du temps. Pourquoi ne pas susciter chez les artistes l’envie de représenter saint Joseph ? Alors que les pèlerinages de pères de famille n’ont jamais entraîné autant d’hommes en Europe, où la dévotion envers lui est redécouverte, la figure du père adoptif de Jésus mérite d’être, elle aussi, renouvelée, notamment comme modèle aux pères et aux travailleurs.
Un concours d’art international
C’est dans ce but que la Fédération des Associations familiales catholiques en Europe (FAFCE), invite les artistes à réfléchir à la figure des saints d'hier pour penser et créer ensemble aujourd'hui. Elle organise actuellement un concours d’art international autour de la figure de saint Joseph. Objectif ? Promouvoir les artistes, et de leur donner l'opportunité de s'inscrire d'une manière différente sur le marché international de l'art. Plusieurs catégories artistiques ont été retenues : peinture, dessin, arts graphiques, sculpture, céramique, vitrail, vidéo, arts de la scène, danse, photographie, musique, bande dessinée. Chaque catégorie est dotée de trois prix. Les œuvres lauréates seront exposées au parlement européen en juin.
Pratique :