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Faut-il demander pardon à son enfant ?

Czy warto przepraszać swoje dziecko?
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Jeanne Larghero - publié le 21/04/23
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Le geste peut coûter, mais demander pardon à son enfant permet de rétablir la vérité. C’est une preuve d’amour, affirme la philosophe Jeanne Larghero qui peut rapporter gros !

Difficile d’aller vers son enfant pour lui demander son pardon. C’est difficile pour de compréhensibles raisons d’amour-propre : notre image d’adulte infaillible en prend un coup. C’est difficile parce qu’on craint d’y laisser notre autorité, et d’en sortir rabaissé. La question est bien là : demander pardon à son enfant, est-ce se rabaisser ? Certaines situations réclament qu’on reconnaisse nos torts : "J’ai oublié de confirmer ce rendez-vous avec ton professeur, je suis absolument désolé de t’avoir mis dans l’embarras, je t’en demande pardon." Voilà, c’est dit. Ne nous justifions pas mécaniquement, ne minimisons pas nos manquements, ne cherchons pas le responsable ailleurs. 

Une preuve d’amour

"Je t’ai crié dessus, je me suis mis en colère, j’ai eu tort de te traiter comme je l’ai fait, je le regrette." C’est difficile à dire, certes, mais loin de nous affaiblir, cette démarche est une preuve de courage. En effet, oser demander pardon à son enfant quand on a été objectivement injuste, colérique, négligent est une épreuve dont on sort grandi à ses yeux. Car par cette épreuve est rétablie la vérité : on dit les faits sans les maquiller, on se force à ouvrir les yeux sur la blessure ou la peine qu’on a causée. Et nos enfants petits, nos ados, nos grands jeunes, comme tout un chacun, ont besoin de vérité et de justice. C’est pourquoi la demande de pardon est une preuve d’amour. Vous montrez à votre enfant que sa peine vous fait aussi de la peine. Vous montrez aussi à votre enfant conscient de l’injustice, que vous aimez la vérité, que vous êtes capable de l’affronter, de ne pas la fuir : vous n’affaiblissez pas votre autorité mais vous la renforcez à ses yeux.

Faire le premier pas

Il ne s’agit pas de se flageller du matin au soir, de gémir en permanence sur nos limites, nos loupés, nos ratés. Ce serait pénible pour la vie de famille et insécurisant pour les enfants. Et par ailleurs, le parent parfait n’existe pas, et nous-mêmes avons tracé notre route avec des parents qui ont fait ce qu’ils pouvaient, parfois bien, parfois complètement à côté de la plaque. Mais nous avons sûrement tous au creux de notre mémoire une blessure mal refermée, tout simplement parce que notre père ou notre mère n’a ni vu ni voulu reconnaître son erreur. Alors n’hésitons pas à faire envers nos enfants ce qui nous a peut-être manqué.

En famille soyons les grands gagnants de la course à la réconciliation : faire le premier pas, aller frapper à la porte de celui qui est parti bouder, ne pas laisser le soleil se coucher sur une colère, tout ceci est coûteux, mais rapporte bien davantage. Tout ceci construit une famille unie face aux divisions qui la menacent, une famille où les enfants vivent dans un climat d’honnêteté et auront eux aussi appris à pardonner.  

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