"Oui, je te lirai ce livre ce soir" ou "oui, je peux venir à ton anniversaire samedi prochain" ou encore "oui, je pourrai faire le catéchisme aux enfants de CP cette année" ! Et puis rien, vous ne lirez pas ce livre à votre enfant, vous n’irez pas à l’anniversaire de votre ami et encore moins aux cours de catéchisme. Souvent, avec de beaux élans, un "oui" est dit trop rapidement. Ce n’est qu’ensuite que vous vous rendez compte que ce ne sera pas possible de garder votre parole : soit par paresse, soit par manque de temps, soit parce que vous n’aviez pas réfléchi à tout, soit encore parce que vous n’en avez pas envie.
Cela peut devenir un réflexe de dire exactement ce que l’autre veut entendre, pour lui faire plaisir ou à cause d’un enthousiasme momentané. Puis l’envie s’envole et vous revenez sur votre parole.
Peut-être connaissez-vous la parabole que Jésus raconte sur un père et ses deux fils (Mt 21,28-30) :
[Le père] vint trouver le premier et lui dit : “Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.” Celui-ci répondit : “Je ne veux pas.” Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière. Celui-ci répondit : “Oui, Seigneur !” et il n’y alla pas.
Vous vous identifierez peut-être avec le deuxième fils qui dit "oui" à son père et qui ne garde pas sa parole. Ce qui est certain, c’est que Jésus ne présente pas ce deuxième fils comme un modèle à suivre. Au contraire, il montre que le premier fils – qui dit non et ensuite change d’avis - est plus admirable.
Cette parabole invite chacun à être digne de confiance, pour que, malgré les difficultés et les imprévus, les engagements que chacun prend correspondent toujours à ses intentions, puis à ses actions. Voici donc trois phrases qui encouragent dans ce sens.
1QUE VOTRE OUI SOIT OUI, QUE VOTRE NON SOIT NON
Dans le sermon sur la montagne, Jésus parle de la parole donnée. Il exhorte : "Que votre parole soit "oui", si c’est "oui", "non", si c’est "non"" (Mt 5,37). En ce sens, Il invite chacun à réfléchir véritablement avant d’accepter ou de refuser une proposition. Ce verset invite donc à la réflexion, à la prudence et à la cohérence. Cette phrase de Jésus peut aider à être plus vigilant et à penser réellement ce que nous disons.
2QUAND VOUS DITES OUI À QUELQUE CHOSE, VOUS DITES NOS À AUTRE CHOSE
Ceci aide à choisir ses priorités. Si vous acceptez cette invitation, à quoi renoncez-vous ? Peut-être à passer du temps avec votre mari et vos enfants. Si vous acceptez tel projet proposé par votre patron, qu’est-ce que cela implique ? Peut-être que vous ne pourrez pas rendre d’autres projets à temps. De la même manière, il se peut que parfois, le désir de repos et de détente le soir signifie un "non" aux tâches ménagères et au rangement. Cependant, ce refus vous rendra-t-il la vie plus facile le lendemain ? Il faudra parfois avoir le courage de renoncer à des envies ou à des propositions, pour garder un équilibre de vie ou prendre soin de ses priorités.
3TROUVEZ LA RACINE DES "OUI"
Demandez-vous ce qui est à l’origine de vos "oui" sans suite. S’agit-il de paresse ou d’égoïsme ? Souvent les besoins des autres nous semblent beaucoup moins importants que nos besoins personnels, que notre emploi du temps déjà chargé, ou que nos envies du moment. Peut-être qu’une solution est de s’entraîner à maîtriser sa propre volonté petit à petit, afin de freiner sa tendance naturelle à ne pas considérer ce que les autres désirent et à ne donner la priorité qu’à ses propres plaisirs.
Le chemin peut être difficile, et il est possible qu’après quelques progrès, vous régressiez de nouveau. Cependant, l’important est d’essayer sans cesse de garder sa parole et d’être toujours plus fidèle à ses engagements.