Peu après la messe qu’il a célébrée au soleil sur le parvis fleuri de la basilique Saint-Pierre, et qui s’est conclue par un large tour en papamobile dans la foule, le pape François est apparu à la loggia centrale de la basilique ce dimanche de Pâques, 9 avril 2023, pour s’adresser aux fidèles à l'occasion de la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi.
Après l’exécution d’hymnes par des fanfares militaires du Vatican et de l’Italie, le Pape a souhaité que cette fête de Pâques soit, pour les pauvres, les malades, les personnes âgées et "pour ceux qui traversent des moments d’épreuve et de difficulté", un passage "de la peur à la confiance, […] de la tribulation à la consolation".
Il a salué dans le jour de Pâques "le plus important et le plus beau de l’histoire", car "le destin du monde a changé". "Nous ne sommes pas seuls", et "l’espérance n’est pas une illusion, elle est vérité !", a-t-il lancé. Le pontife a exhorté à "grandir sur un chemin de confiance réciproque […] entre les personnes, entre les peuples et les nations", et à "surmonter les conflits et les divisions et d’ouvrir nos cœurs à ceux qui en ont le plus besoin".
Le bien-aimé peuple ukrainien
Comme chaque année, il a adressé une supplication pour toutes les zones du monde souffrant de conflits, à commencer par le conflit russo-ukrainien, plus d’un an après le début de l’invasion russe. "Aide le bien-aimé peuple ukrainien sur le chemin vers la paix, et répands la lumière pascale sur le peuple russe", a prié le Pape. Il a appelé le réconfort "des blessés et ceux qui ont perdu des proches à cause de la guerre" et le retour des prisonniers dans leurs familles. Enfin, il a souhaité que la Communauté internationale "s’emploie à mettre fin à cette guerre".
Moyen-Orient, Afrique, Haïti
Le pape François a élargi son appel à "tous les conflits qui ensanglantent le monde", nommant "la Syrie qui attend encore la paix". Il s’est également souvenu des victimes du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, afin qu’elles reçoivent "le réconfort de Dieu et l’aide de la famille des nations".
Se tournant vers la ville de Jérusalem, l’évêque de Rome a exprimé sa "vive inquiétude" pour les "attaques de ces derniers jours qui menacent le climat souhaité de confiance et de respect réciproque nécessaire pour reprendre le dialogue entre Israéliens et Palestiniens, afin que la paix règne dans la Ville Sainte et dans toute la Région".
L’espérance n’est pas une illusion, elle est vérité !
"Aide, Seigneur, le Liban qui est encore en recherche de stabilité et d’unité, afin qu’il surmonte les divisions et que tous les citoyens travaillent ensemble pour le bien commun du pays", a poursuivi le Pape. Et d’évoquer également "le cher peuple de la Tunisie, en particulier les jeunes et ceux qui souffrent à cause des problèmes sociaux et économiques, afin qu’ils ne perdent pas l’espérance et qu’ils collaborent à construire un avenir de paix et de fraternité".
S’inquiétant de la "grave crise socio-politique et humanitaire" en Haïti, il a encouragé "l’engagement des acteurs politiques et de la Communauté internationale dans la recherche d’une solution définitive aux nombreux problèmes qui affligent cette population si tourmentée".
Concernant l’Afrique où il s’est rendu en février dernier, le 266e a prié pour le renforcement des "processus de paix et de réconciliation entrepris en Éthiopie et au Soudan du Sud", et pour que cessent "les violences en République Démocratique du Congo".
Sur les continents africains et américains, le pontife de 86 ans s’est inquiété des "communautés chrétiennes qui célèbrent aujourd’hui Pâques dans des circonstances particulières, comme au Nicaragua et en Érythrée", et de "ceux qui sont empêchés de professer librement et publiquement leur foi". Un message qui intervient alors qu’un évêque a été récemment condamné au Nicaragua par le régime de Daniel Ortega.
"Apporte du réconfort aux victimes du terrorisme international, notamment au Burkina Faso, au Mali, au Mozambique et au Nigéria", a-t-il ajouté, avant de prier pour la paix en Birmanie, afin que Dieu "illumine les coeurs des responsables pour que les Rohingyas meurtris trouvent justice".
Appel aux responsables des nations
Enfin, le pape François a demandé à Dieu de réconforter "les réfugiés, les déportés, les prisonniers politiques et les migrants, en particulier les plus vulnérables, ainsi que tous ceux qui souffrent de la faim, de la pauvreté et des effets néfastes du trafic de drogue, de la traite des personnes et de toute forme d’esclavage".
Auprès des responsables des nations, il a plaidé pour "le plein respect des droits humains et de la démocratie", et "que l’on cherche toujours et seulement le bien commun des citoyens". Et de conclure en lançant par trois fois : "La paix soit avec vous !".