Le Vendredi saint, jour où les chrétiens commémorent l’arrestation, le procès et la mort de Jésus sur la croix, la quête est traditionnellement prévue pour les chrétiens de Terre sainte. Il s’agit de la fameuse collecte Pro Terra Sancta. Instaurée par le pape Paul VI en 1974, cette quête a pour but de développer des liens entre les chrétiens dans le monde et la Terre sainte. Elle est une des principales sources de subsistance pour les personnes travaillant à maintenir la présence chrétienne autour des lieux saints, et favoriser l’accueil des pèlerins. Cette année, la Syrie et la Turquie sont tout particulièrement au cœur des préoccupations.
Dans son traditionnel appel publié fin mars, Mgr Claudio Gugerotti, préfet du dicastère pour les Églises orientales, a appelé à la générosité, soulignant l’accumulation de "bouleversements" au Moyen-Orient, notamment avec le tremblement de terre qui a ravagé la Turquie et la Syrie en février dernier et qui font de ces deux pays des destinataires privilégiés de cette quête 2023 La quête annuelle de 2022, qui a servi principalement à financer des œuvres du dicastère à Rome et de la Custodie de Terre sainte, a rapporté près de 8,5 millions d’euros, soit près de 3 millions d’euros de plus qu’en 2021.
Des terres de tradition chrétienne sous les décombres
En 2022, c’est le Saint-Siège qui a recueilli la part la plus importante des dons avec 3,7 millions d’euros. Sur cette somme, 2,8 millions d’euros ont servi à financer la formation des séminaristes, prêtres et religieuses venant des Églises orientales de Terre sainte mais aussi d’Éthiopie ou du reste du Moyen-Orient, au sein de collèges romains. Et un peu moins de 900.000 euros sont allés à l’Institut pontifical oriental. La Terre sainte a quant à elle reçu environ 2,9 millions d’euros de financement en 2022. 830.000 euros ont servi à financer les nombreuses écoles du Patriarcat latin de Jérusalem, 920.000 euros sont allés à l’Université de Bethléem et un peu plus de 1 million d’euros a servi à financer le secrétariat de solidarité.
Les pays recevant le plus d’aides après ces deux principaux postes de soutien sont la Syrie et la Turquie, avec respectivement 297.000 euros et 228.000 euros. Ces deux pays devraient recevoir encore plus d’aides après la crise humanitaire provoquée par le tremblement de terre meurtrier de février dernier.
"Le christianisme des origines"
Ce tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Jérusalem, a rapporté Mgr Gugerotti dans sa lettre, mais a surtout provoqué des dégâts humains et matériels importants dans des terres du "christianisme des origines" que sont le sud de la Turquie et la Syrie. Le préfet a mis en avant les "traditions monastiques et érémitiques" locales et les écoles théologiques "dont nous sommes tous débiteurs" même si elles ont disparu à cause des persécutions.
Mgr Gugerotti s’était rendu en personne en Turquie et en Syrie peu après la catastrophe. Dans son courrier, il souligne les souffrances de populations obligées de quitter leurs maisons parce que celles-ci menacent de s’effondrer ou sont déjà détruites. De nombreux centres d’assistance et des écoles sont financés par la collecte à Alep, Latakia, Hama ou encore Damas.