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Nouvelle traduction du missel : ces réflexes qui durent  

Ksiądz odprawia Mszę świętą
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Valdemar de Vaux - publié le 31/03/23
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Entrée en vigueur en 2021, la nouvelle traduction du missel est très vite entrée dans les mœurs. Trop ? Quelques subtilités ne sont pas toujours prises en compte. Des explications pour progresser encore.

Qui aurait prédit que les nouvelles réponses des fidèles à la messe entreraient si vite dans les habitudes ? Certes, certaines phrases manquent parfois de spontanéité, mais cela n’est pas mauvais en soi. Une des vertus de la nouvelle traduction du missel, entrée en vigueur à l’Avent 2021 dans les paroisses françaises, est en effet de faire redécouvrir à chacun les paroles de la messe et donc d’en goûter davantage le sens. 

La rapidité d’adoption s’explique aussi par le petit nombre de modifications concernant les fidèles, le principal relevant du célébrant qui a devant lui le texte. "Je reconnais devant vous frères et sœurs" ou "bienheureuse Vierge Marie" dans le Confiteor, "consubstantiel" dans le Credo ou "Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice…" avant la prière eucharistique, voilà des changements assez visibles pour devenir habituels.

Des changements subtils loin d’être anodins

Mais, ne pouvons-nous pas aller davantage encore dans le détail ? Pour le prêtre, il semble qu’une modification ne soit pas encore entrée tout à fait dans les mœurs. Il s’agit de paroles qu’ils ne lisent pas d’ordinaire dans le missel tant elles sont courantes : "au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit", notamment pour la bénédiction finale. À vrai dire, la chose est subtile et omettre la particule de liaison n’est pas erronée en soi puisque la grammaire française utilise la virgule de manière indifférenciée. Mais le double "et" souligne sûrement mieux l’égalité des personnes de la Trinité qui partagent la même substance divine. 

Du côté de l’assemblée, un changement subtil mais non pas anodin passe souvent à la trappe. Dans le Confiteor, le Gloria et l’Agnus, "le péché" a été remplacé par "les péchés". Pour quelle raison ? La phrase du prêtre introduisant le Confiteor aide à le comprendre : "Frères et sœurs, préparons-nous à célébrer le mystère de l’Eucharistie, en reconnaissant que nous avons péché " à la place de "que nous sommes pécheurs". Utiliser le pluriel (en latin, "peccata"), c’est manifester que Dieu ne regarde pas l’homme comme essentiellement pécheur mais comme capable de pécher, c’est l’acte qui est condamné et non l’acteur.

La formule au singulier est tout à fait biblique : "Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde" (Jn 1, 29) fait par exemple dire saint Jean au Baptiste. Cette formule évoque davantage le péché originel qui marque la condition humaine. Le Christ, par sa mort et sa résurrection actualisées dans le sacrement du baptême, nous a lavé de la faute d’Adam, mais demeure en nous la concupiscence, cette propension aux péchés. La liturgie, en cette nouvelle traduction, invite donc à considérer notre responsabilité dans les actes mauvais que nous posons et à implorer la miséricorde du Père qui, par la Croix, nous a sauvés du premier péché. Subtil mais fécond changement !

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