Retraçant le parcours de l’apôtre Paul, le pape François a expliqué lors de l’audience générale du mercredi 29 mars comment la rencontre personnelle avec Jésus changeait le cœur de l’homme et pouvait convertir une passion mauvaise. Poursuivant son cycle d’enseignements sur l’évangélisation, il a rappelé que l’apôtre Paul, juif et citoyen romain, persécutait les premiers chrétiens au nom de la loi juive avant de vivre une conversion radicale et de devenir un disciple missionnaire zélé.
"Son zèle voulait d’abord détruire l’Église, mais plus tard, il l’a construite", a résumé le Pape, avant de chercher à comprendre comment une telle trajectoire avait-elle pu s’opérer. S’appuyant sur saint Thomas d’Aquin, il a d’abord rappelé que la passion, d’un point de vue moral, n’est ni bonne ni mauvaise : "Son utilisation vertueuse la rend moralement bonne, le péché la rend mauvaise."
Ce qui change la vie, c’est la rencontre avec le Seigneur.
Dans le cas de Paul, son zèle pour la Loi juive a été transformé subitement par la rencontre avec le Christ sur la route de Damas. Son zèle a perduré, mais "il est devenu le zèle du Christ", a insisté le Pape. Devant les centaines de fidèles réunis sous le soleil romain, le Pape de 86 ans s’est arrêté longuement sur ce point décisif : "Ce qui change la vie, c’est la rencontre avec le Seigneur."
Dès lors, "devenir chrétien n’est pas un maquillage qui te change le visage", a improvisé le Pape, évoquant aussi des chrétiens "d’apparence" qui considèrent Jésus comme une personne abstraite. Il a aussi mis en garde ceux qui pensent devenir chrétiens par la voie des études et du savoir. "Tu peux étudier toute la théologie que tu veux ; tu peux étudier la Bible [mais] devenir athée ou mondain", a-t-il prévenu, revenant sans cesse à cette rencontre essentielle avec le Christ, et demandant à chacun de faire un examen de conscience.
"Le vrai catholique, le vrai chrétien est celui qui reçoit Jésus à l’intérieur […]. C’est la demande que je fais à chacun d’entre vous aujourd’hui : ‘Que signifie Jésus pour moi ?’", a-t-il interrogé, pointant encore du doigt les chrétiens qui marchent sur la "route de l’autosuffisance" et qui bâtissent un "catholicisme de salon".