En vertu de la communion des saints, de cette mystérieuse solidarité qui relie tous les membres de l’Église au-delà même des frontières de la mort, nous pouvons abréger la période de purification des âmes de nos proches au purgatoire. Et les âmes du purgatoire ont besoin de notre aide car comme le souligne Benoît XVI dans son encyclique Spe salvi :
"Nul ne vit seul. Nul n'est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie: en ce que je pense, dis, fais réalise. Et vice versa. Et ce qui est vrai dans nos vies terrestres, se réalise aussi dans la mort".
Ainsi, nous sommes constamment appelés à ne pas oublier les âmes défuntes. Si le mois de novembre est considéré traditionnellement comme le mois des défunts, le carême est aussi un temps propice pour se souvenir des personnes qui nous ont quittés.
Offrir ses sacrifices de carême
"L’Église a toujours dit que l’on peut aider les âmes des défunts par prière, par l’offrande des sacrifices, par la sainte messe ou encore par l’aumône. Le carême est l’occasion de se rappeler de la dépendance radicale à Dieu. Si nous avons besoin de sa grâce, les autres, y compris les défunts, en ont aussi besoin. À Montligeon, nous aimons rappeler que le carême est un temps qu’on peut offrir pour les âmes du purgatoire", explique à Aleteia Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon. Et de poursuivre : "Le carême est un moment de conversion, un moment où on pose des actes pour marquer et accompagner notre désir de conversion. Et tous ces sacrifices, on peut les offrir pour les autres car le but du carême est avant tout d’ouvrir son cœur aux autres, et non de rechercher uniquement sa propre sainteté."
Dieu se réjouit même du plus petit des sacrifices, s’il est effectué avec amour. Sainte Thérèse de Lisieux l’avait compris. Selon elle, les sacrifices, aussi petits soient-ils, nous permettent d’avancer sur la voie de la sainteté. C’est d’ailleurs tout l’art de sa "petite voie". Ainsi, durant le carême qui est propice aux sacrifices, on peut offrir ses efforts pour les âmes des défunts. "Tout ce qu’on vit, on peut l’offrir, y compris le jeûne", indique Don Paul Denizot, en précisant que "pour les âmes, cela marque une étape dans leur purification". "C’est une manière de les présenter au Seigneur et de demander leur paix et purification."
Prier et faire l’aumône
Au IVe siècle, saint Macaire le Grand, dit aussi Macaire de Scété, considéré comme l’un des pères du monachisme chrétien, invitait ses moines à prier pour les défunts dans le désert. Le carême, qui renvoie à ces jours que Jésus passa au désert, est donc un temps plus que propice pour prier pour les défunts. "Une vraie école de l’amour et de charité, c’est un temps pour prier pour les autres", confirme Don Paul Denizot.
Enfin, il ne faut pas oublier l'aumône, qui représente le troisième pilier du carême, avec le jeûne et la prière. "Elle nous ouvre aux besoins de notre prochain ici-bas mais aussi à celui qui est dans l’au-delà", précise Don Paul Denizot. En résumé : si l’aumône permet de subvenir aux pauvres de la terre, on peut l’offrir aussi aux pauvres du purgatoire. De nombreux saints, tels que saint Ambroise, saint Augustin, saint Grégoire le Grand ou encore le saint Curé d’Ars, étaient en effet convaincus que l’aumône vient en aide aux âmes du Purgatoire. Si l’on pratique l’aumône en portant ce désir dans son cœur, nous pouvons contribuer à hâter leur entrée au Ciel.