Élisabeth Borne a réuni l’Instance annuelle de dialogue entre le gouvernement et l’Église catholique ce lundi 13 mars. Plusieurs sujets d'importance ont été abordés afin de définir les lignes directrices sur lesquelles les deux entités travailleront ensemble pour les prochaines années. Parmi elles, la sauvegarde et l'entretien du patrimoine religieux a occupé une place de choix dans les discussions. Ainsi, "les deux parties se sont accordées sur l’importance de poursuivre les efforts déjà importants de sauvegarde et de mise en valeur des édifices et des œuvres", peut-on lire dans le communiqué de presse de la Conférence des évêques de France. Cet effort passe notamment par la poursuite du classement des édifices au titre des monuments historiques ainsi que par l’amélioration de leur sécurisation, précise la CEF. La mobilisation de tous les acteurs en ce sens, notamment des collectivités territoriales, est essentielle.
Ce sujet fera l'objet d'un travail "conjoint entre l’État et les représentants de l’Église catholique dans les prochains mois", de même que la transition écologique, longuement abordée. Le gouvernement s’est engagé "à faciliter l’accès aux dispositifs de soutien à la rénovation énergétique en faveur des organisations religieuses", celles-ci ayant le souci de réaliser une transition énergétique dans l'esprit de l'encyclique du pape François Laudato Si. Cet engagement passerait par d'éventuelles subventions étatiques pour la rénovation thermique des bâtiments comme les presbytères. De telles subventions impliqueraient donc de déroger à la loi de 1905 qui interdit en principe le financement étatique des travaux entrepris par les associations cultuelles pour tout bâtiment autre que les églises.
Une instance créée en 2002
Créée en février 2002, cette instance se réunit chaque année pour évoquer leurs sujets d’intérêt commun. Côté Matignon étaient entre autres présents Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur chargé des cultes, Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, ou encore Olivier Véran, porte-parole du gouvernement. La délégation de l'Église catholique était notamment composée du nonce apostolique Mgr Celestino Migliore, du président de la CEF Mgr Éric de Moulins-Beaufort et de Mgr Laurent Ulrich, l'archevêque de Paris.
Il n'y a en revanche pas eu mention d'une discussion sur l'inscription du "droit à l'IVG" dans la Constitution, dont l'objectif a récemment été réaffirmé par Emmanuel Macron. La réunion a enfin permis d'évoquer les questions migratoires dans le contexte du projet de loi de contrôle de l'immigration, prochainement soumis à discussion parlementaire, ainsi que l'arrivée du pape François à Marseille le 23 septembre prochain.