"Si je parviens à faire venir un groupe de 500 jeunes Ukrainiens aux JMJ de Lisbonne, je vais pleurer de joie", confie à Aleteia le père Waldemar Pawelec, prêtre pallotin polonais de Kiev. C’est le grand rêve de ce religieux de 47 ans qui accomplit sa mission d’apostolat depuis vingt ans en Ukraine. Pour lui, le premier défi à relever est de réunir les fonds nécessaires pour permettre aux jeunes Ukrainiens d’y participer.
"Leur pays étant en guerre, il est difficilement envisageable pour eux de dépenser 250 euros pour le kit du pèlerin des JMJ", explique le père Waldemar. "Ils ont d'autres biens plus urgents à acheter comme un gilet pare-balles, des médicaments, etc. qu'ils envoient à leurs proches qui se trouvent sur le front. J’aimerais qu’ils n’aient pas ce genre de dilemme, d’où l’idée de prendre en charge toutes les questions matérielles."
Une initiative commune de deux Églises locales
L'initiative, commune, est portée par deux Églises locales : romaine et gréco-catholique. Un beau signe de rapprochement dans la mesure où c’est la première fois que les deux communautés travaillent conjointement non seulement pour collecter des fonds nécessaires mais aussi pour proposer quelques idées au comité d’organisation des JMJ.
"Nous sommes allés ensemble fin février à Lisbonne à une réunion préparatoire des JMJ", détaille encore le prêtre. "Nous avons notamment demandé aux organisateurs s’il était possible de faire la traduction de toute la liturgie en ukrainien (en dehors des cinq langues officielles) pour pouvoir l’émettre sur des fréquences radio audibles en Ukraine."
Une tente de solidarité
Une autre idée est également en train de germer dans la perspective des JMJ. Dans le cadre du Festival des jeunes, ils souhaiteraient dresser une tente "de solidarité" qui ressemblerait d'extérieur aux tentes installées dans les villes ukrainiennes depuis le début de la guerre et qui permettent aux habitants de s’y réchauffer, se nourrir, recharger leurs téléphones, échanger avec d’autres. L'objectif : permettre aux jeunes Ukrainiens de témoigner auprès de leurs contemporains ce qu’ils vivent au quotidien "et à quel point la présence et le soutien mutuel symbolisé par cette tente sont essentiels en temps de guerre", souligne le père pallotin.
Le groupe sera constitué majoritairement des jeunes filles car les hommes de plus de 18 ans, c’est-à-dire en âge d’être mobilisé militairement, ne peuvent pas quitter le pays.
En signe de résistance et d'espérance, des préparatifs spirituels aux JMJ se poursuivent également dans toute l'Ukraine. "Depuis plusieurs mois maintenant, nous préparons chaque mois une journée de retraite spirituelle sous forme de kit accessible en ligne", détaille le père Waldemar. "Chaque jeune intéressé la suit dans la mesure du possible. Il est d’autant plus frappant de voir à quel point les Ukrainiens s’y impliquent."
Plusieurs groupes ont déjà manifesté leur désir de participer aux JMJ de Lisbonne. Il y a aussi les étudiants de l’Université catholique de Lviv (ouest du pays) ou encore des communautés monastiques comme les Salésiens.
Le groupe sera constitué majoritairement des jeunes filles car les hommes de plus de 18 ans, c’est-à-dire en âge d’être mobilisé militairement, ne peuvent pas quitter le pays. Mais pour eux, des rencontres parallèles en communion spirituelle et virtuelle avec les JMJ de Lisbonne sont prévues dans l'un des sanctuaires mariaux du pays.