Un éditeur, Bayard. Un soutien, le Secrétariat général de l’enseignement catholique. Une publication, un agenda pour l’année scolaire 2022-2023. Un public visé, les enfants scolarisés dans l’enseignement catholique, avec notamment des pages pour vivre sa foi. Au début de l’agenda, une page pour l’état civil de l’enfant. Mon nom, mon prénom, mon adresse, etc. Jusqu’ici, tout va bien. Puis : "Mon parent 1, Mon parent 2". Plus de père, plus de mère. Et là, ça ne va plus.
Omission du père et de la mère
Pourquoi ces termes ridicules ? Pourquoi nier la réalité familiale dans laquelle vivent la grande majorité des enfants, élevés par un père et une mère ? Est-ce nécessaire pour reconnaître les autres formes familiales dans leur diversité ? Même la loi du 26 juillet 2019 "pour une école de la confiance" ne demande pas la suppression des termes père et mère. Elle prévoit que "les formulaires administratifs qui […] sont destinés [aux parents d’élèves] permettent de choisir entre les termes père, mère ou représentant légal et tiennent ainsi compte de la diversité des situations familiales". Et depuis mars 2022, les formulaires d’état civil permettent de cocher deux fois père ou deux fois mère. Ce faisant, rien de nouveau sur le fond puisque le code civil admet ces situations depuis la loi de 2013, malgré la large opposition qui s’est exprimée contre son adoption. Une loi dont le président Hollande a dit qu’elle élargissait les droits des personnes homosexuelles, "sans rien enlever à personne" (déclaration du 24 avril 2013).
Nous ne pouvons laisser piétiner notre réalité de père et de mère, ni laisser balayer par le langage l’importance et la beauté de la paternité et de la maternité.
Ce n’est pas le cas dans cet agenda, qui omet père et mère. Le ridicule des termes "parent 1 / parent 2" et son abandon dans les formulaires administratifs pourraient nous inciter à nous taire devant cette mention dans un support scolaire à l’impact sans doute limité. Non, l’inadmissible ne souffre pas le silence. Nous ne pouvons laisser piétiner notre réalité de père et de mère, ni laisser balayer par le langage l’importance et la beauté de la paternité et de la maternité.
Observer la loi
Qu’est-ce qui pousse un éditeur à adopter cette terminologie irrespectueuse pour les parents père et mère, et au demeurant déjà abandonnée par l’État ? Comment le Secrétariat général de l’enseignement catholique peut-il apporter son soutien ? Est-ce par négligence ? Mais alors quelle légèreté. Par conviction ? Mais alors quelle pensée sans structure, sans colonne vertébrale. Par peur de déplaire ? Mais alors quelle honte. Laissez-nous être père et mère, laissez nos enfants avoir un père et une mère. Et donnez parallèlement la possibilité à ceux dont l’entourage familial n’est pas structuré par un père et une mère de trouver le reflet de ce qu’ils vivent. Observez au moins la loi, puisqu’elle conserve une certaine mesure, afin que cela reste "sans rien enlever à personne". C’est une question de respect à notre égard, respect de ce que nous sommes, respect de ce que nos enfants vivent. La moindre des choses que l’on nous doive, en somme.