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Le vrai motif de la renonciation de Benoît XVI enfin révélé

Pope Benedict XVI weekly audience in the Paul
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La rédaction d'Aleteia - publié le 27/01/23
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Dans un courrier adressé quelques semaines avant sa mort à son biographe, Peter Seewald, et dévoilé ce 27 janvier par un hebdomadaire allemand, Benoît XVI a révélé le "motif central" de sa démission en 2013.

Les insomnies dont souffrait Benoît XVI ont constitué le "motif central" de sa démission en 2013, a-t-il révélé dans une lettre envoyée quelques semaines avant sa mort à son biographe Peter Seewald, et dévoilée ce vendredi 27 janvier par l’hebdomadaire allemand Focus. Dans cette lettre Joseph Ratzinger, décédé à 95 ans le 31 décembre dernier 2022, explique que le "motif central" de sa démission en février 2013 était "l'insomnie qui (l)'accompagnait sans interruption depuis les Journées mondiales de la jeunesse à Cologne" en août 2005, quelques mois après son élection pour succéder à Jean Paul II.

Son médecin personnel lui avait alors prescrit des "remèdes puissants" qui lui ont dans un premier temps permis d'assurer sa charge. Mais ces somnifères auraient au fil du temps, selon la lettre du Pape émérite, atteint leurs "limites" et auraient "de moins en moins pu garantir" sa disponibilité.

Cette prise de somnifères aurait en outre été à l'origine d'un incident lors d'un voyage au Mexique et à Cuba en mars 2012. Le matin après la première nuit, il aurait constaté que son mouchoir était "totalement imbibé de sang", selon la lettre citée par Focus. "J'ai dû me cogner quelque part dans la salle de bain et je suis tombé", écrit le pape émérite. Un médecin a pu faire en sorte que les blessures ne soient pas visibles et un nouveau praticien personnel aurait insisté après cet incident pour prescrire une "réduction des somnifères" et conseillé au Pape de n'apparaître que le matin lors de ses voyages à l'étranger.

La fin de nombreuses spéculations

Son médecin personnel avait ensuite fait le lien entre l’incident et les somnifères qu’il lui prescrivait, et avait poussé pour qu’il dispose d’une matinée libre lors de chaque journée qu’il passerait à l’étranger désormais, explique le pape dans sa lettre. Ces restrictions, aux yeux de Benoît XVI, "ne pouvaient s’appliquer que pendant une courte période". Le pape émérite se dit ainsi dans sa lettre bien conscient que ce constat l'a conduit à démissionner en février 2013, quelques mois avant des JMJ à Rio qu'il sentait ne pas pouvoir "surmonter". Il a ainsi démissionné suffisamment tôt pour que son successeur, le pape François, puisse honorer cette visite au Brésil.

Pour le destinataire de la lettre, Peter Seewald, ces déclarations mettent fin aux spéculations sur les raisons de la démission du pape. Le lien a souvent été fait entre la démission du pontife allemand et certains scandales liés aux finances de la Curie romaine pendant son pontificat, notamment après l’affaire des Vatileaks. Certains ont même évoqué un chantage résultant de ces fuites, théorie que récuse tout particulièrement le biographe.

Pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi.

"Pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Évangile, la vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers mois, s’est amoindrie en moi" : c'est ainsi que le pape Benoît XVI a expliqué en latin le 11 février 2013 aux cardinaux réunis au Vatican en consistoire pourquoi il décidait de renoncer à sa charge. Cependant, les raisons précises de cette perte de "vigueur" n’avaient jamais jusqu'à présent été décrites par le pontife.

"À partir de 20 heures, je ne suis plus pape, ni pasteur suprême de l’Église catholique… Mais je veux continuer à travailler, avec mon cœur, avec mon amour, avec ma prière, avec ma pensée, avec toutes mes forces spirituelles pour le bien commun, pour le bien de l’Église et de l’humanité." C’est avec ces mots, ses derniers en tant que pape en exercice, que Benoît XVI est entré l’Histoire le 28 février 2013.

À l’étonnement de tous, depuis la fenêtre du Castel Gandolfo, il venait de mettre fin à sa mission de successeur de Pierre, bravant avec une singulière sérénité des siècles de tradition qui voulaient qu’un pontife meurt à sa tâche. Décédé le 31 décembre 2022, le pape François avait appelé quelques jours auparavant à prier pour son prédécesseur qui, dans le silence, avait soutenu l’Église "jusqu’à la fin".

[En images] Les funérailles de Benoît XVI :

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