Le 27 décembre 2022, lors de l'audience générale, le pape François appelait à prier pour son prédécesseur Benoît XVI qu'il expliquait être « très malade ». Les paroles du pontife, confirmée par la communication du Saint-Siège dans la journée, ont alerté tous les vaticanistes, et nombre d'entre eux ont écourté – ou annulé - leurs vacances de Noël afin d'être présents à Rome.
Dix-sept ans auparavant, le 1er avril 2005, l'appel à la prière pour le pape Jean-Paul II, alors qu'il était encore hospitalisé à la polyclinique Gemelli, avait anticipé de peu la mort du pontife polonais le lendemain. Le fait que le pape François demande de prier pour le pontife émérite, à la lumière de ce précédent, a donc pu paraître comme le signe d'un état de santé critique.
De plus en plus affaibli
Âgé de 95 ans, Benoît XVI était apparu de plus en plus affaibli ces derniers mois sur les rares photos publiées à l'occasion de quelques réceptions de visiteurs. Son visage décharné, sa silhouette diaphane mais aussi sa perte de voix ou encore l'emploi d'un fauteuil roulant électrique pour se déplacer étaient les marques concrètes d'un homme en train de « s'éteindre comme une bougie, lentement et sereinement », pour reprendre les mots employés il y a quelques années par son secrétaire, Mgr Georg Gänswein.
Le 28 décembre, le communiqué du Saint-Siège a évoqué une « aggravation » de l'état de santé de Benoît XVI en raison de son âge avancé, mais sans évoquer de maladie comme l'avait fait le pape François. Celui du jour suivant a annoncé que le pontife émérite était dans un état « grave », mais « stable », et a insisté sur le fait qu'il était « absolument lucide et alerte ». Le 30 décembre, le terme « grave » a finalement disparu du communiqué du jour, le Saint-Siège évoquant un état « stationnaire » et affirmant que le pontife émérite avait été en mesure de participer à la célébration d'une messe dans sa chambre.
Malgré l'incertitude que ces annonces font régner sur l'état de santé du pape émérite, une messe de prière pour Benoît XVI a été célébrée à Rome dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, sans le pape François. Présidée par le cardinal Angelo De Donatis, elle a été l'occasion pour plusieurs centaines de personnes d'accompagner par la prière le pontife émérite dans ce « moment de la lutte et de l'épreuve », selon les mots d'introduction du vicaire du pape pour le diocèse de Rome.
Quand il le voudra, Dieu s'approchera de notre frère
En la fête de la Sainte-Famille, le cardinal De Donatis a dressé, dans une homélie profonde, un parallèle entre l'amour de saint Joseph pour sa famille et celui montré par Joseph Ratzinger pour l'Église catholique ces dernières années. « Quand il le voudra, Dieu s'approchera de notre frère dans le sommeil de la mort, et lui dira : "Joseph, lève-toi, Joseph, ressuscite". Et ce seront le Christ et sa Mère qui le prendront avec eux et le conduiront au Paradis, où le rêve d’une vie deviendra la réalité de l’éternité », a conclu le vicaire du pape François.
Demain, dernier jour de 2022, le pape François participera aux Vêpres solennelles et au Te Deum de remerciement pour l'année passée. Il pourrait, à cette occasion, dire quelques mots sur la santé du pape émérite.