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Caritas, l’Ordre de Malte… Les reprises en main musclées du Pape

Rycerze zakonu maltańskiego w Watykanie
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I.Media - publié le 19/12/22
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Que ce soit avec la Caritas, l’Ordre de Malte ou bien l’Opus Dei, le pape François n’a pas hésité à faire preuve d’autorité en 2022. L’occasion de revenir sur ces interventions et sur ce qu’elles disent du style de gouvernement du Pape.

Une année menée avec fermeté. Si au Vatican l’année 2022 restera dans les mémoires comme celle de la publication de la nouvelle constitution apostolique Praedicate Evangelium visant à encadrer nouvelle structure de la Curie romaine, l’administration centrale de l’Église catholique, l’action du Pape ne s’est pas limitée à Rome, loin de là.

François est en effet intervenu pour réformer le fonctionnement de nombreuses organisations catholiques "satellites". Celles-ci, bénéficiant pourtant d’une certaine autonomie vis-à-vis du Saint-Siège, ont été directement remaniée de sa main.

1L'ORDRE DE MALTE

C’est le cas en premier lieu de l’Ordre de Malte, qui, tout en étant uni à Rome, reste une entité officiellement indépendante du Vatican. Depuis cinq ans, le Pape demandait aux descendants des Hospitaliers de Terre sainte de se réformer, une décision prise après avoir déposé en 2017 le Grand Maître de l’époque, Fra’ Matthew Festing, sur fond de tensions internes. Le Pape a finalement tranché. S’il a rappelé que l’Ordre était souverain, il lui a imposé une nouvelle constitution, rédigée par une petite équipe avec à sa tête son envoyé personnel, le cardinal Tomasi. Pour porter le changement de gouvernance qu’il a imposé à l’Ordre, il a aussi remplacé intégralement le “Souverain Conseil” qui le dirige et nommé un nouveau Lieutenant du Grand Maître.

2L'OPUS DEI

MEXICO

L’Opus Dei, œuvre catholique qui bénéficie depuis 1982 d’un statut légal à part de prélature personnelle, a lui aussi été l’objet de changements, dans le sens d’une normalisation de la place qu’il occupe à Rome. Pour lui retirer certaines spécificités dont elle bénéficiait depuis son établissement, le pape François a décidé de faire passer la prélature sous le contrôle du dicastère du Clergé et non plus des Évêques.

3CARITAS INTERNATIONALIS

Caritas Internationalis, la confédération qui coordonne l’action des 162 organisations humanitaires centrales de l’Église catholique, a vu quant à elle sa direction débarquée le 22 novembre par le Pape après un audit. Il a nommé un commissaire extraordinaire, actant la mise sous tutelle de l’organisation et a annoncé vouloir améliorer les normes et procédures de gestion. La décision a été annoncée devant des représentants stupéfaits des Caritas d’une soixantaine de pays réunis à Rome. "On se croirait chez Twitter", soufflait un membre de la Curie, faisant référence aux nombreux licenciements manu militari de centaines d’employés de l’entreprise depuis son rachat par Elon Musk.

Un management autoritaire ?

Ces trois "recadrages" ont en commun d’avoir été annoncés sans que la direction des organisations concernées en soit préalablement informée. Ils ont, à chaque fois, suscité de la surprise. Ainsi, des diplomates accrédités près le Saint-Siège ont exprimé une forme de déconcertation face au style "autoritaire" ou "violent" employé par le chef de l’Église catholique.

Une réaction que relativisent certains. Ainsi, le père Cristian Mendoza voit derrière ces interventions du Pape "son style de gouvernement" ordinaire : le professeur mexicain en doctrine sociale à l’Université pontificale de la Santa Croce à Rome, insiste par exemple sur le fait qu’il agit de la sorte depuis l’époque où il était archevêque de Buenos Aires, craignant les "dérives" et avec le souhait d’apporter plus de "transparence" à ces organisations.

Dans un entretien pour America publié en 2013, le Pape a reconnu avoir fait preuve d’autoritarisme quand il était provincial des Jésuites en Argentine pendant les années 1970. Il avait cependant assuré avoir changé et confiait vouloir consulter des gens avant de trancher plutôt que de prendre des décisions solitaires.

Aujourd’hui, une certaine discrétion concernant ces consultations et ce jusqu’au moment de décider, semble prévaloir. Il fait pas "confiance" aux dirigeants en place, considère pour sa part le père Mendoza, allant jusqu’à dire que "quand on vient le voir, on lui présente souvent une vérité embellie".

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