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Trois conseils pour assurer une vigilance spirituelle

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Cécile Séveirac - publié le 14/12/22 - mis à jour le 09/08/24
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"Veillez et priez", dit l’Évangile. Cette exhortation revient à de multiples reprises dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament. Pourquoi l’état de vigilance est-il si fondamental dans la spiritualité chrétienne ?

"Nous n'avons besoin de rien d'autre que d'un esprit vigilant", a dit Abba Poemen (né vers 340), considéré comme l’une des plus grandes figures des pères du Désert et le maître du discernement. La vigilance, une vertu que le pape François a lui aussi invité à travailler quotidiennement dans son audience générale, ce mercredi 14 décembre par cette exhortation : "Veillez sur vos cœurs !"

Les pères du Désert ont tous parlé de cette notion, qu’ils appellent en grec la "Nepsis", de manière imagée "la garde du cœur", "la garde de l’esprit", ou encore la sobriété — bien plus vitale que la sobriété énergétique. C’est une sorte de phare au milieu des nuits de nos âmes. Elle est la vertu que le chrétien se doit par-dessus toute chose de rechercher, car c’est elle qui éloigne de l’orgueil et mène à l’humilité, reine des vertus et voie toute droite vers la sainteté. 

La vigilance, une lutte contre soi-même, sous le regard de Dieu

La vigilance spirituelle consiste en une perpétuelle introspection. C’est le regard que l’âme porte sur elle-même. Son objectif : permettre une conversion constante et un regard clair et honnête sur l’état de son âme. Elle empêche ainsi toute illusion, tout contentement de soi-même, toute autosatisfaction. Être vigilant revient donc à se remettre systématiquement en question, interrogeant ce que nous devons chercher à mieux faire pour vaincre nos démons. Ce qui implique… de connaître ses démons. 

"Connais-toi toi-même", a dit Socrate. Se connaître en tant que chrétien revient à être capable d’identifier ses faiblesses — ce qui n’exclut pas de les regarder avec bienveillance —, car ces faiblesses nous mènent généralement à commettre le péché. Le diable est rusé. Il appuie généralement "là où ça fait mal" et n’a donc pas toujours besoin de chercher bien loin pour nous donner une occasion de chute. Il est donc rusé… et paresseux. Sachant où nous sommes faibles, il en profitera pour se faufiler dans les interstices de notre âme. De nos défauts et nos faiblesses, il fera tout simplement la meilleure arme contre nous-mêmes. Il n’attend qu’une chose : que nous baissions la garde. 

Bien évidemment, tout ceci ne trouvera de fruits que si l’on se place sous le regard profondément aimant de Dieu. La vigilance a pour but la recherche de la volonté divine. Elle est donc avant toute chose une attitude à adopter vis-à-vis de Dieu, attitude d’écoute et d’observation, suivie de l’action. Elle doit nous permettre de faire la place nécessaire pour accueillir l’Esprit-Saint et le laisser agir en nous. Quels sont les actes concrets qu’un chrétien peut poser pour demeurer sobre et lucide ? 

1prier

Prier. Prier, prier et prier, sans relâche. C’est certainement la recommandation majeure que nous ont laissée les saints et les pères du Désert. Sans prière, le chrétien ne peut rien faire. Le matin, on peut prier l’Esprit-Saint de venir habiter notre âme et guider chacune de nos actions, de nos paroles et de nos pensées. Tout au long de la journée, prier le Christ, même brièvement, est sans doute l’arme la plus redoutable du chrétien. Les pères du Désert priaient sans cesse, sans interruption aucune, avec la prière du cœur, qui consiste à prononcer le saint nom de Jésus, jusqu’à ce que cette prière devienne comme une seconde respiration, une psalmodie du cœur : "Jésus, Fils du Dieu vivant, aie pitié de moi pécheur." 

2S’examiner, rentrer en soi-même

Se concerter avec son âme, poser un diagnostic quotidien. En fin de journée par exemple, il est possible de faire un bref examen de conscience, en étant attentif aux points sur lesquels nous nous savons faibles : ai-je chuté ? Si oui, pourquoi ? Que dois-je faire demain pour faire mieux ? Les adeptes des retraites de saint Ignace de Loyola connaîtront sûrement cette technique, à la fois concrète et utile, qui demande rigueur et endurance mais qui aide véritablement à la vigilance ! Prenez un petit calepin et notez au moins une grâce reçue dans la journée, puis les erreurs ou les péchés commis. Ce sont souvent les mêmes qui reviendront, mais pas de découragement ! Se confesser régulièrement est également un véritable exercice de purification de l’âme. C’est une sorte de résurrection qui est offerte à chaque chrétien, qui nous aide aussi à nous connaître et à nous améliorer.

3Se taire

Faire régulièrement silence est primordial pour éduquer notre âme à la vigilance : le bruit du monde est notre ennemi. Cela ne signifie pas qu’il faille fuir ce monde dans lequel nous sommes appelés à vivre. Mais il faut parvenir à s’en éloigner pour se recentrer sur les besoins de son âme. Il sera alors plus simple de rester maître de ses envies et de ses pulsions, de ses pensées. Ne pas se laisser envahir, pour arriver à la sérénité intérieure, celle que les pères du Désert appellent "hésychasme" en grec. 

Tout chrétien peut parvenir, avec sa volonté et la grâce de Dieu, à cet état de vigilance intérieure. C’est alors que de veilleurs, nous deviendrons des saints.

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