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Euthanasie et dons d’organes : que retenir des résultats espagnols ? 

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Christine Pellen - publié le 04/12/22
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La proportion de dons d’organes après euthanasie est très élevée en Espagne. Alors que certains pays comme la France souffrent d’un manque de donneurs, le lien entre euthanasie et transplantations d’organes ne manque pas de soulever des questions.

Au cours de sa première année de dépénalisation, 172 euthanasies ont été pratiquées en Espagne indique le quotidien El País. Parmi les personnes y ayant eu recours, 44 ont fait don de leurs organes. Une proportion qui a surpris jusqu’à l'Organisation nationale des transplantations (Organización Nacional de Trasplantes, ONT). Pourtant l’organisme avait pris les devants. Ainsi, d’après Redacción Médica, avant même la publication d’un protocole officiel, les prélèvements d’organes sur des personnes euthanasiées avaient commencé. Désormais ce sont 120 patients qui ont été greffés avec des organes de personnes euthanasiées. "Grâce aux techniques de conservation sophistiquées que nous avons mises en place, nous avons pu réaliser toutes sortes de greffes, y compris des greffes de cœur", précise la directrice de l’ONT Beatriz Domínguez-Gil à Redacción Médica. Des cœurs qui continuent de battre, mais dans d’autres corps.

Les ambitions espagnoles

En 2021, l’Espagne s’affichait comme "le pays du monde ayant le plus haut pourcentage de donneurs d'organes". L'ONT espère atteindre un taux de donneurs par million d'habitants compris entre 44 et 45, soit le double de la moyenne européenne. L'Espagne représente 5% de l'ensemble des dons dans le monde et 22% des dons européens, alors qu'elle ne représente que 0,6% de la population mondiale et 10% de la population européenne. Au cours des dix premiers mois de l'année, l'Espagne a augmenté son activité de transplantation de 8%.

Et en France ?

En France, le taux de refus est bien plus élevé, et d’après l’Agence de bio-médecine, l’opposition augmente. La filière s’est dès lors tournée vers le protocole Maastricht III. Celui-ci consiste à prélever des organes sur une personne décédée après un arrêt circulatoire, suite à un arrêt ou à une limitation des traitements. Selon une étude réalisée au CHU de Lille, "l'activité de transplantation à partir de donneurs après arrêt cardiaque contrôlé, dite Maastricht III, a permis d'accélérer l'accès à la greffe rénale des patients pris en charge" (APM news, 24/11/2022). La procédure est rentable et fait l’objet d’objectifs toujours plus ambitieux de la part de l’Agence de la biomédecine, mais certains s’inquiètent : ne sera-t-on pas tenté d’accélérer la survenue de la mort pour pouvoir prélever des organes ? Le risque serait, qu’un jour, apparaissent aussi des objectifs en matière de prélèvement après euthanasie.

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