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Liturgie : le sens du violet de l’Avent

CHASUBLE
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Valdemar de Vaux - publié le 03/12/22
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Les couleurs liturgiques sont à la fois anecdotiques et fort significatives. Le violet, choisi pour l’Avent, est souvent le même que celui du Carême, et pourtant…il peut être aussi plus clair et joyeux, pour mieux exprimer le sens de l’attente du Sauveur.

Pour toutes sortes de raisons, par manque de place, d'un souci de sobriété ou par simplicité, les chasubles utilisées pendant le temps de l’Avent sont le plus souvent les mêmes que celles portées par les prêtres en Carême. Couleur de pénitence et de préparation, le violet semble tout indiqué à la fois à l’approche de la Nativité et de Pâques. Et quand la solennité attendue se fait plus proche – les 3e dimanche d’Avent et 4e de Carême – le violet s’atténue en rose, la lumière de l’espérance éclaircissant les ténèbres de nos péchés. 

Tout cela, nous l’avons appris au catéchisme. Mais peut-être n’avons-nous pas été tenu au courant d'une subtilité. Il existe un violet « romain », que l’on peut utiliser pendant l’Avent, différent de celui du Carême, plus clair, autour du fuchsia. Ce qui pourrait passer pour de la coquetterie chromatique – si l’on peut dire – permet de mieux saisir l’histoire et le sens de l’Avent, un temps liturgique typiquement romain.

C’est à Rome en effet que les semaines menant à Noël, contrairement aux Gaules, ont été comprises dans les premiers siècles non pas tant comme un temps de pénitence et de supplication, une sorte de Carême de la Nativité, avant que vienne celui qui lave nos fautes, mais comme une longue méditation des prophéties du peuple hébreu et des promesses eschatologiques du Christ.

Le chromatique est théologique 

Au fond, si Pâques est l’actualisation de la mort et de la résurrection de Jésus, lesquelles nous délivrent des liens du péché et nous ouvre à la vie éternelle, Noël est la fête de la venue du Sauveur. Celui que tous attendaient, les merveilleux oracles de l’Ancien Testament ne cessent de le dire, celui qui est venu en notre chair, faible et par là fort, celui qui viendra pour juger toute chose et révéler son dessein bienveillant. 

L’on comprend dès lors pourquoi les violets diffèrent : le chromatique est théologique ! Plus clair, c’est-à-dire plus lumineux, ce violet « romain » est teinté par l’espérance du Messie, à la fois attendu et venu, présent, passé et futur se conjuguant dans la personne de Jésus, inscrit dans le temps par son humanité et dans l’éternité par sa divinité. Ce fuchsia est la marque joyeuse de l’entrain qui nous fait attendre, dans la prière, le Bien-Aimé.

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