Presque cinq ans après le vol de la couronne de la statue de la Vierge derrière l'autel de la basilique de Fourvière, à Lyon, une nouvelle couronne va venir surmonter la statue de Marie dès ce jeudi 1er décembre. Mais à quoi cela sert-il donc ? Si l’usage de fleurir et couronner de fleurs les statues de Marie est antique, la cérémonie de couronnement canonique remonte au XVIIe siècle "quand les papes ont voulu encourager la piété des fidèles et distinguer ainsi les statues anciennes ou faisant l’objet d’un culte spécial", rappelle Mgr Dominique Le Tourneau dans son Dictionnaire encyclopédique de Marie. Le premier couronnement est celui de Sainte-Marie-Majeure, par le pape Clément VIII vers 1600.
Quel est vraiment le sens d’une telle démarche ? "En couronnant l’image de Notre Dame, vous avez fait un acte de foi en sa royauté, de soumission loyale à son autorité, de correspondance filiale et constante à son amour", expliquait ainsi le pape Pie XII dans un message à l’occasion du couronnement de Notre-Dame de Fatima le 13 mai 1946. "Plus encore : vous vous êtes enrôlés dans la croisade pour la conquête de son royaume, qui est le royaume de Dieu. En d’autres termes, vous vous êtes engagés à travailler pour qu’elle soit aimée, vénérée, servie autour de vous, dans la famille, dans la société, dans le monde." Concrètement, ce couronnement suit une procédure précise : la décision revient au Pape ou au Chapitre de Saint-Pierre et la cérémonie est présider par le Pape ou son représentant, c'est-à-dire l'évêque ou l'archevêque qui va déposer une couronne sur la tête de l’Enfant Jésus puis celle de la Vierge Marie.
Une maternité divine
La cérémonie de couronnement d’une statue de la Vierge ne doit pas être confondue avec la mémoire de "Marie Reine" qui a été instituée en 1954 par Pie XII et que l’Église célèbre le 22 août. "L’argument principal sur lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà évidente dans la tradition ancienne et dans la sainte liturgie, est, sans nul doute, sa Maternité divine", expliquait ainsi Pie XII. Et de reprendre : "Nous devons proclamer Marie Reine non seulement pour sa Maternité divine, mais aussi pour la part singulière qu’elle a prise, par volonté de Dieu, dans l’œuvre de notre salut éternel."