Chaque jour de l’Avent, Aleteia réserve à ses lecteurs une jolie surprise. Une prière, un conte, un chant et plein d’autres pépites pour égayer votre journée et vous accompagner joyeusement sur le chemin de Noël.
Aujourd’hui, laissez-vous emporter par l’émotion qui émane de ce conte de Noël. Dans une petite église perchée au-dessus de la mer, des statues de saints, du haut de leur piédestal, s’animent… et échangent leurs commentaires, drôles et percutants, sur la fréquentation de l’église à la veille de Noël. Un conte plein d’espérance, écrit par Bénédicte Delelis et publié dans Le Compagnon de l’Avent 2022 (Magnificat).
Il suffit d’une graine…
L’église était déserte. Battue par les vents, elle était juchée sur un fier promontoire rocheux qui dominait l’océan de sa haute taille. Les tombes se pressaient autour d’elle, comme des poussins autour de leur mère.
C’était la veille de Noël. Et dans l’église glacée et vide, seuls les saints grimpés sur leurs piédestaux bavardaient entre eux. Et, vous me croirez ou non, ils soupiraient.
"Ah! grommelait saint Jacques coiffé de son chapeau à lourde coquille, Noël n’est plus ce que c’était. Autrefois, ce vieil édifice bruissait déjà à cette heure de voix enfantines qui répétaient les cantiques pour le soir.
– Les femmes portaient des branchages et des cierges. Monsieur le curé faisait lui-même briller les chandeliers afin que tout scintille pour le Saint Enfant, renchérit saint Yves.
– Regarde-moi ça, reprit saint Jacques, mes pieds sont tout poussiéreux. La fille aînée de l’Église se presse aux magasins et déserte la prière. Y aura-t-il même un prêtre pour célébrer Noël sur cet autel dans vingt ans?
Sainte Thérèse ne soufflait mot.
– Vous ne dites rien, mon amie ? demanda saint Jacques un peu surpris qu’elle ne participât pas à la conversation, elle si gaie d’ordinaire.
– Vous oubliez que je n’étais pas encore arrivée, aux temps des cierges rutilants, fit remarquer la carmélite. Je suis la plus jeune, ici, ajouta-t-elle dans un rire.
Jeanne d’Arc secoua son étendard. Saint Joseph se mit à éternuer.
La porte grinça. Les saints se turent brusquement, retenant leur souffle. Une très vieille dame s’avançait à pas menus sur les dalles humides. Elle s’assit en silence et se mit à égrener son chapelet. Puis repartit comme elle était venue.
– C’est ce que je disais, reprit saint Jacques quand la porte se fut refermée, et encore, j’étais optimiste… Quand le Christ reviendra, y aura-t-il encore la foi dans ce pays?
Sainte Bernadette prit la parole. Elle parlait peu mais jamais pour ne rien dire.
– Il suffit d’une âme de prière, et elle élève vers Dieu le monde entier », dit-elle.
La porte s’ouvrit de nouveau. Et un petit enfant s’avança. Il tenait à la main un bouquet de houx vert qu’il déposa au pied du tabernacle en disant de sa voix claire : « Joyeux Noël, petit Jésus! »
Les saints en furent tout réconfortés. Une vieille dame, un enfant… Il suffit d’un peu de levain et toute la pâte se lève, d’une graine et, au printemps, les oiseaux trouveront un abri dans des branchages sûrs.
C’était la veille de Noël. Et dans l’église glacée et vide, seuls les saints grimpés sur leurs piédestaux bavardaient entre eux. Et, vous me croirez ou non, ils soupiraient.
"Ah! grommelait saint Jacques coiffé de son chapeau à lourde coquille, Noël n’est plus ce que c’était. Autrefois, ce vieil édifice bruissait déjà à cette heure de voix enfantines qui répétaient les cantiques pour le soir.
– Les femmes portaient des branchages et des cierges. Monsieur le curé faisait lui-même briller les chandeliers afin que tout scintille pour le Saint Enfant, renchérit saint Yves.
– Regarde-moi ça, reprit saint Jacques, mes pieds sont tout poussiéreux. La fille aînée de l’Église se presse aux magasins et déserte la prière. Y aura-t-il même un prêtre pour célébrer Noël sur cet autel dans vingt ans?
Sainte Thérèse ne soufflait mot.
– Vous ne dites rien, mon amie ? demanda saint Jacques un peu surpris qu’elle ne participât pas à la conversation, elle si gaie d’ordinaire.
– Vous oubliez que je n’étais pas encore arrivée, aux temps des cierges rutilants, fit remarquer la carmélite. Je suis la plus jeune, ici, ajouta-t-elle dans un rire.
Jeanne d’Arc secoua son étendard. Saint Joseph se mit à éternuer.
La porte grinça. Les saints se turent brusquement, retenant leur souffle. Une très vieille dame s’avançait à pas menus sur les dalles humides. Elle s’assit en silence et se mit à égrener son chapelet. Puis repartit comme elle était venue.
– C’est ce que je disais, reprit saint Jacques quand la porte se fut refermée, et encore, j’étais optimiste… Quand le Christ reviendra, y aura-t-il encore la foi dans ce pays?
Sainte Bernadette prit la parole. Elle parlait peu mais jamais pour ne rien dire.
– Il suffit d’une âme de prière, et elle élève vers Dieu le monde entier », dit-elle.
La porte s’ouvrit de nouveau. Et un petit enfant s’avança. Il tenait à la main un bouquet de houx vert qu’il déposa au pied du tabernacle en disant de sa voix claire : « Joyeux Noël, petit Jésus! »
Les saints en furent tout réconfortés. Une vieille dame, un enfant… Il suffit d’un peu de levain et toute la pâte se lève, d’une graine et, au printemps, les oiseaux trouveront un abri dans des branchages sûrs.
Lire aussi :Découvrez votre cadeau de l’Avent
Lire aussi :Ouvrez la fenêtre de votre calendrier de l’Avent