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Midterms : beaucoup de bruit pour rien

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L'ancien président Donald Trump lors d'un meeting dans l'Ohio, le 7 novembre 2022.

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Jean-Baptiste Noé - publié le 10/11/22
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Victoire des républicains à la Chambre des représentants, coude à coude au Sénat, le résultat des élections de mi-mandat est conforme aux précédentes élections. Pour le géopoliticien Jean-Baptiste Noé, l’horizon pour 2024 ne se dégage pas pour autant.

Beaucoup de bruit pour rien. Certes les républicains ont gagné à la Chambre des représentants, mais le parti d’opposition, sauf rares exceptions, gagne toujours lors des élections de mi-mandat. Cette victoire attendue n’est donc pas une surprise. En revanche, beaucoup d’observateurs et de cadres du Parti républicain attendaient une victoire plus large alors que celle-ci est finalement étriquée. Les républicains ont gagné, mais ce n’est nullement une déroute pour les démocrates. Au Sénat, le parti de Joe Biden pourrait même conserver la majorité ; réponse quand tous les bulletins auront été dépouillés. Une victoire en demi-teinte qui est donc une semi-défaite pour Donald Trump tant celui-ci s’est personnellement engagé dans la campagne, au point d’en faire sa rampe de lancement pour 2024.

Avenir bouché

Le parti démocrate a certes limité la casse, mais son avenir semble bouché. Joe Biden montre de plus en plus de signes de perdition. Avec la perte de la Chambre, son mandat est d’ores et déjà fini, car il ne pourra plus faire passer des textes importants. On a vu, lors de cette campagne, l’intervention de Barack Obama et d’Hillary Clinton. Des figures anciennes du parti démocrate, qui n’ont plus d’avenir politique, qui montrent que le parti n’arrive pas à faire émerger une nouvelle génération de dirigeants. Déjà en 2020, il avait fallu aller chercher Joe Biden pour éviter Bernie Sanders. Les démocrates n’arrivent pas à tourner la page Clinton et à renouveler leurs figures tutélaires. 

Côté républicain, c’est la page Trump qui ne se tourne pas. L’ancien président a déjà réussi un exploit : rester au centre de la vie politique américaine alors qu’auparavant un président battu disparaissait de la vie électorale. Ces midterms ont tourné autour de sa personne, lui qui a soutenu des baby Trump dans plusieurs États clefs. Il devrait annoncer sa candidature à la présidentielle de 2024 dans les prochaines semaines, ce qui signifie que la campagne est d’ores et déjà lancée.

Les républicains s’interrogent : faut-il tourner la page Trump, c'est-à-dire garder les idées et les fondamentaux du trumpisme, mais sans les outrances du personnage ?

Et les républicains s’interrogent : faut-il tourner la page Trump, c'est-à-dire garder les idées et les fondamentaux du trumpisme, mais sans les outrances du personnage ? Un courant représenté par Ron DeSantis, qui vient d’être réélu gouverneur de Floride. Ou bien faut-il de nouveau miser sur Donald Trump, en sachant que, dans l’histoire américaine, jamais un président battu ne s’est représenté à une élection. Trump est né en 1946, DeSantis en 1978. Chez les républicains aussi se joue un combat générationnel, au-delà des questions de style et d’idées. Les primaires trancheront le duel et feront peut-être émerger un troisième candidat. 

Amérique divisée

Démocrates et républicains peuvent réclamer une part de la victoire. Mais la cause américaine semble stagner. En campagne électorale permanente, les États-Unis vivent dans une hystérie politique qui désunit et dissout les liens sociaux. Les modes d’élection, entre bulletins papier et bulletins électroniques, lourds et complexes, se prêtent à de nombreuses critiques, qui risquent de ressurgir en 2024 et de fracturer encore davantage le pays. Beaucoup de bruit pour rien, et surtout beaucoup de bruits pour détourner de l’essentiel : les États-Unis sont certes toujours la première puissance mondiale, mais ils n’ont jamais été autant divisés et fracturés.

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