C'est le rendez-vous fraternel de l'année voulu par le pape François : le 19 novembre 2023 aura lieu la septième Journée mondiale des pauvres dont le thème est "Ne détourne ton visage d'aucun pauvre" (Tb 4, 7). "Un fleuve de pauvreté traverse nos cités et devient toujours plus grand jusqu’à déborder", constatait François le 13 juin 2023 lors de l'annonce de l'événement. "Les pauvres sont des personnes, ils ont des visages, des histoires, des cœurs et des âmes. Ce sont des frères et des sœurs avec leurs mérites et leurs défauts, comme tout le monde, et il est important d’entrer dans une relation personnelle avec chacun d’entre eux", écrivait encore le Pape dans son message.
Chacun est donc invité à vivre ce jour particulier auprès des plus pauvres. Une initiative fortement encouragée par Fratello, l'association française composée de laïcs qui vient en aide aux personnes en situation de précarité et d’exclusion. Voici plusieurs idées concrètes pour leur consacrer du temps au cours de cette journée qui leur est dédiée.
Inviter des personnes isolées à déjeuner après la messe
Une fois la messe dominicale achevée, le parvis de l’église se remplit généralement à toute vitesse pour échanger ce que certains appelleront des nouvelles, d’autres plus ironiquement des mondanités. Autant se servir à bon escient de ce moment qui, dans les deux cas, demeure convivial, pour inviter chez soi les personnes seules à venir partager un repas. Et si ça n’est vraiment pas possible de le faire ce dimanche, profitons-en pour proposer malgré tout une date : en semaine, dimanche prochain…
Organiser un moment festif
Lancer une invitation plus générale et ouverte à tous peut être un excellent moyen d’accueillir les personnes seules et démunies. Cela peut passer par exemple par l’organisation d’un pique-nique, d’un café ou même d’un apéritif après la messe : après tout, l’apéro, c’est sacré… Et si d’aucuns vont jusqu’à dire que c’est même la prière du soir des Français, les chrétiens peuvent bien montrer que les deux peuvent être conciliés !
Appeler une personne en difficulté, isolée ou malade
WhatsApp, Twitter, Instagram, Facebook, Tiktok pour les plus jeunes… Le bal des réseaux sociaux s’ouvre souvent à la première heure du jour. Mal utilisés comme c’est souvent le cas, ces petites icônes bien rangées sur nos téléphones nous enferment et nous éloignent de la réalité du contact humain. Bannissons l’espace d’une journée le fil d’actualité de nos applications pour prendre le temps d’appuyer bêtement sur le bouton "appeler". Qu’il s’agisse de votre grand-mère vivant seule, d’un voisin âgé ou d'une personne malade, il est possible de prendre quelques minutes - ou heures, si votre voisine est bavarde -, pour communiquer en utilisant ce don merveilleux qui nous a été donné par Dieu : la parole.
4S'engager auprès d'associations
Et si la Journée mondiale du pauvre servait de tremplin à un engagement durable ? Nombreuses sont aujourd'hui les associations qui se mettent au service des plus démunis : Ordre de Malte, Aux captifs la libération, Secours Catholique, Société Saint-Vincent de Paul... Il est par exemple possible de faire une maraude une fois par mois ou de participer à des événements plus ponctuels (collecte de vêtements, de dons...).
Plusieurs diocèses organiseront aussi, le 19 novembre, des initiatives à l'issue des messes, comme des "verres de l'amitié". C'est le cas par exemple du diocèse d'Annecy, qui invite ses fidèles à convier une personne seule ou isolée à la messe du jour en l’église Notre-Dame-de-Liesse avant un repas partagé dans la salle paroissiale.
Mendier un cœur de pauvre auprès du Seigneur
"Bienheureux les pauvres de Cœur", disent les Béatitudes. Pour aider les pauvres, il ne s’agit pas que de se dépouiller devant les hommes, mais de se dépouiller devant le Seigneur. C’est un moyen de "garder son cœur libre pour Dieu", comme l’a dit Saint Jean de la Croix. Nous pouvons à ce titre prendre exemple sur les laïcs du Carmel.
Pour obtenir cette pauvreté de cœur, plusieurs choses sont possibles, selon cette communauté. Avoir tout d’abord conscience des grâces dont Dieu nous a déjà gratifiés et le remercier pour tout ce que nous avons déjà dans notre vie. Accepter ensuite les privations que l’on endure et qui ne sont pas de notre fait, et les voir comme un autre moyen de se frayer un chemin vers le Christ.
Enfin, s’exercer au détachement pour les choses de ce monde, les choses matérielles,"vanités des vanités". De petits efforts concrets peuvent être entrepris : donner à une association au lieu de s’acheter tel vêtement ou tel équipement ce mois-ci, se poser la question de ce dont nous avons vraiment besoin et le distinguer de l’envie… C’est en s’appauvrissant soi-même un peu que l’on parviendra à se mettre en vérité au service de plus pauvre que nous.