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Entre vénération et familiarité, quelle attitude adopter envers Dieu ?

Mężczyzna modlący się na różańcu
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Jean-Michel Castaing - publié le 30/10/22 - mis à jour le 12/02/24
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L'originalité du christianisme se révèle dans la liberté des rapports que le croyant entretient avec Dieu, ce qui n'exclut pas de sa part la plus profonde vénération envers Lui.

Le chrétien est un homme qui est conscient de sa dette abyssale envers Dieu. Il lui doit tout : son existence, l'amour que Jésus lui porte, l'Esprit qui lui est donné et jusqu'au pardon de ses offenses ! C'est la signification de la parabole du débiteur impitoyable : Dieu lui a remis 10.000 talents, ce qui représente une somme colossale (Mt 18, 24). Cette dette signifie que nous sommes tous des débiteurs insolvables puisque le Christ nous demande de nous identifier à ce débiteur. Surtout, le chrétien sait que c'est Dieu qui fait toujours les premiers pas : c'est Lui qui nous a aimés le premier (1Jn 4, 10).  Pour toutes ces raisons, le disciple du Christ doit adoration et vénération à Dieu et il n'aura jamais assez conscience de la dépendance dans laquelle il vit par rapport à Lui.

La Bible nous a appris à dire "je" avec Dieu

Cependant, Dieu nous a créés pour être des fils libres, non des créatures soumises et craintives. La disposition du chrétien par rapport à Jésus doit s'étendre à celle qu'il adopte par rapport au Père. Or, le Christ nous a dit : "Je ne vous appelle plus serviteurs, mais amis" (Jn 15, 15). Jésus mendie notre amitié. Et comme il ne fait qu'un avec le Père, la familiarité qu'il nous demande d'adopter envers lui, nous pouvons la reporter sur nos rapports avec son Père. Déjà, dans l'ancienne Alliance, il est écrit que Moïse s'entretenait avec Dieu comme un ami parle avec un ami (Ex 33, 11).

Non seulement l'amour bannit la crainte (1 Jn 4,18), mais surtout il ose demander à l'aimé des choses qui outrepasse les rapports de simple convenance. C'est ce qui explique la familiarité de ton avec lequel Thérèse d'Avilla et Thérèse de Lisieux s’entretenaient avec Jésus. "Il faudra que le Bon Dieu fasse toutes mes volontés au Ciel, parce que je n'ai jamais fait ma volonté sur la terre" (Carnet jaune) n'hésite pas à affirmer cette dernière ! Et que dire d'Abraham, marchandant pied à pied avec le Très-Haut le salut de Sodome avec une hardiesse inouïe (Gn 18, 16-33) ! Une des plus grandes révolutions apportées par la Bible consiste précisément dans cette aptitude du croyant à dire "je" en s'adressant à Dieu. 

Audace de l'amour

Au demeurant, comment pourrions-nous intercéder en faveur de nos frères si nous n'avons pas l'audace de nous approcher au plus près du Christ et de son Père dans l'Esprit ? Les évangiles regorgent d'épisodes où les disciples parlent "franco" à Jésus. Or les dispositions de Jésus à notre égard n'ont pas changé depuis qu'il est au ciel. Aussi pouvons-nous toujours lui parler aussi familièrement que le firent Pierre, Jean, Marie-Madeleine et tous les autres. 

Le profond respect dû à Dieu s'accomplit dans la familiarité la plus cordiale. Ce n'est pas notre témérité qui nous dicte pareille attitude mais l'évangile et plus largement toute la Bible.

Le chrétien est à la fois un pauvre et un roi qui tutoie le Roi des rois. Le profond respect dû à Dieu s'accomplit dans la familiarité la plus cordiale. Ce n'est pas notre témérité qui nous dicte pareille attitude mais l'évangile et plus largement toute la Bible. Amitié et vénération vont de pair et cessent d'être contradictoires avec un Ami à qui nous devons tout mais qui a désiré néanmoins partager notre condition jusqu'à la mort et sur le cœur duquel saint Jean a osé reposer durant le dernier repas qu'il prit avec ses disciples (Jn 13, 25). 

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