Le 3 juin 1963, le pape Jean XXIII, qui est assis sur le siège de saint Pierre depuis moins de cinq ans, meurt à 81 ans. Cette année-là, ce jour est le lendemain de la Pentecôte. Un symbole dont seul Dieu a le secret : celui qui aura permis une telle réflexion sur l’Église, dont la constitution conciliaire Lumen gentium est le fruit, s’éteint au lendemain de la commémoration de la naissance du Corps du Christ par le don de l’Esprit saint au Cénacle. Pourtant, le pape Jean, connu pour son humour autant que pour sa bonhomie et son sens pastoral, n’est pas fêté le 3 juin dans la liturgie. Du moins pas dans l’Église universelle, qui en fait mémoire le 11 octobre de chaque année. Une exception qui ne doit rien au hasard.
D’ordinaire, le choix du jour de fête d’un saint est simple puisque l’on choisit sa date de mort. Par là, l’Église manifeste la signification de la canonisation. Si le saint est saint comme le Saint-Père le proclame solennellement, c’est qu’il est au ciel, vivant à jamais de l’éternelle Trinité. Le jour choisi est donc la date de sa naissance à la vie divine, un appel pour les membres de l’Église militante que nous sommes. Certains jours ne sont cependant pas propices à la célébration d’un nouveau saint. Notamment quand une fête importante est déjà au calendrier. C’est le cas de Paul VI, mort le jour de la Transfiguration, le 6 août. On en fait donc mémoire le 29 mai, jour anniversaire de son ordination sacerdotale. Jean XXIII, lui, est mort à une période où tombe souvent des solennités qui l’auraient éclipsé : Pentecôte, Trinité… alors même que nombreux sont ceux qui veulent le prier. La même raison a d’ailleurs poussé à célébrer saint Jean Paul II non pas le 2 avril, mais le 22 octobre, début de son pontificat, en 1978.
Il convoqua le Concile Vatican II qui marqua le début de la rénovation de l'Église, la réforme de ses structures et la révision de sa liturgie.
Pour le pape Jean XXIII, ni ordination sacerdotale ni début du pontificat n’ont été retenus, mais bien le jour d’ouverture du concile Vatican II. C’est en effet l’ancien nonce apostolique en France, pape élu à 76 ans, qui a lancé ce vaste aggiornamento, selon ses mots. La preuve, pour son successeur François qui l’a canonisé en 2014, de sa "docilité à l’Esprit". Un hommage déjà marqué par Jean Paul II, qui le béatifia en 2000, et Benoît XVI, qui rappela la nécessité de le prier pour que l’Église ne cesse pas de se convertir :