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Terrorisme au Mozambique : “Je vous demande de ne pas nous oublier !”

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Mozambique.

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Paulo Aido - AED - publié le 28/09/22
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Près d’un mois après le meurtre d'une religieuse italienne au Mozambique, l'évêque de Pemba, dans la province de Cabo Delgado, où l'insurrection islamiste a vu le jour, affirme que la pauvreté et la corruption sont à l'origine du problème.

Alors que le Mozambique s’enfonce dans la violence, les mots de Mgr António Juliasse, évêque du diocèse de Pemba, situé dans la province de Cabo Delgado du Mozambique,  résonnent avec force. Pour endiguer cette violence et rebâtir une société apaisée, "l'ensemble de la société doit être impliqué, et cela inclut l'Église qui peut contribuer à la promotion de la paix et de la stabilité pour le pays",  a-t-il récemment rappelé lors d’une interview accordée à l’AED.

"Nous faisons ce que nous pouvons pour répandre l'amour et la paix pour tous. Nous avons notamment participé à des réunions avec d'autres chefs religieux chrétiens et musulmans. Nous n'avons pas encore été officiellement sollicités pour une coopération, mais nous avons beaucoup à apporter", reprend-t-il. "L'Église a une expérience dans ce domaine qui pourrait être très utile. Si l’Église fait ce qu'elle peut pour gérer les effets de la violence croissante dans le nord du pays, l'idéal serait un effort conjoint, impliquant différents secteurs."

Combattre d'abord la pauvreté

Jusqu'à présent, la réponse du gouvernement à la violence qui a fait près de 4.000 morts, a été principalement la force. Mais Mgr António Juliasse estime que celle-ci est insuffisante. "Comme nous, évêques, et d'autres membres de la société civile, l'avons dit, la solution militaire n'est pas appropriée, car la plupart de ces terroristes sont de jeunes garçons du pays", explique-t-il encore. "Certains peuvent venir de l'étranger, mais la plupart d'entre eux sont Mozambicains. Ils viennent des villages, et connaissent le terrain. Il leur est donc facile de se cacher. Ils observent les forces armées et n'attaquent que lorsqu'elles sont éloignées"

Le diocèse de Pemba couvre la majeure partie de Cabo Delgado. La province la plus septentrionale du Mozambique a été la plus touchée par les violences qui ont débuté en 2017, mais la récente attaque dans la province voisine de Nampula prouve que l'insurrection s'étend au sud. La lutte contre le terrorisme, selon Mgr Juliasse, devrait commencer par la résolution de la pauvreté et de la corruption endémiques. "Nous sommes plongés dans la pauvreté et la corruption. Les rares opportunités qui existent sont réservées à quelques privilégiés, les plus proches des centres de décision. Les jeunes ressentent cette injustice et se soulèvent contre elle."

Une vie donnée au Mozambique

La dernière attaque importante des terroristes islamiques — dont les autorités craignent qu'ils aient été infiltrés par l'État Islamique — a visé début septembre la mission catholique de Chipene. La mission a été entièrement détruite. La plupart des élèves de l'internat étaient absents à ce moment-là, mais une religieuse italienne de 83 ans a reçu une balle dans la tête

Avec la guerre actuelle en Ukraine, de nombreuses organisations, et même le monde entier, ont oublié Cabo Delgado.

Selon l'évêque de Pemba, la nouvelle flambée de violence à Nampula a provoqué une vague de réfugiés, dont le nombre est estimé à 100 000, ce qui porte le total dans le pays à près d'un million. Les besoins sont immenses. Et de lancer un appel à l’aide : "Avec la guerre actuelle en Ukraine, de nombreuses organisations, et même le monde entier, ont oublié Cabo Delgado. Je vous demande de ne pas nous oublier !"

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