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Ils réfléchissent à la façon de donner “une âme” à l’économie de demain

Luisa

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Camille Dalmas - publié le 23/09/22
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Convoqués à Assise par le pape François qui leur rendra visite en personne le 24 septembre, un millier de jeunes réfléchissent depuis jeudi sur des solutions pour donner « une âme » à l’économie de demain au sein de l’événement The Economy of Francesco. Nous sommes allés à leur rencontre et nous avons demandé à Luisa, Aristote, Ingrid et Perla comment ils voyaient leur engagement à l’avenir.

Luisa30 ans, France

Luisa

« Le pape nous invite à être courageux », estime Luisa. Cette habitante de Martigues d’origine brésilienne s’attelle dans sa ville à sensibiliser les personnes aux questions écologiques. D’éducation chrétienne mais non pratiquante, elle a été séduite par le discours écologique de l’événement et du pontife, considérant que l’écologie est avant tout une question de « relations » et donc « d’amour » entre les hommes, peuples mais aussi espèces. Pour elle, sa contribution à l’avenir sera de vivre une certaine pauvreté au nom de ses idées, même si « parfois c’est dur, surtout financièrement », et de « donner l’exemple » en participant « à fond à l’éducation écologique ». 

Aristote29 ans, RDC

Aristote

« Je suis ici parce que j’ai des attentes », explique Aristote, étudiant en économie civile en Italie et élève de Luigino Bruni, un des inspirateurs de The Economy of Francesco. Ce chercheur originaire de la République démocratique du Congo s’intéresse en particulier à la question du « bien commun » et se réjouit de trouver dans cette rencontre un terreau de discussion et d’idées qui pourront l’aider dans la préparation de sa thèse. « Il ne faut pas se concentrer seulement sur l’économie mais aussi sur le bonheur », souligne-t-il, dénonçant la richesse de façade de son pays qui masque de très fortes inégalités. Il s’intéresse aux politiques visant la redistribution des richesses dans une société. À l’avenir, il veut être professeur et jouer un rôle de « consultant » auprès des politiques pour les pousser à redonner leurs lettres de noblesse à leur activité et servir leur peuple et non leurs intérêts. « Sinon on restera toujours un pays sous-développé », assure-t-il. 

Ingrid26 ans, Mexique

Ingrid

« Je veux trouver comment mettre Dieu dans l’économie », explique Ingrid, une Mexicaine. Originaire de la région « très pauvre » du Querétaro, elle raconte avoir « toujours voulu changer l’économie ». Cette étudiante en Allemagne explique avoir choisi d’étudier la comptabilité après s’être rendue compte que la société « très hostile, marquée par la violence » dans laquelle elle vivait était systématiquement dirigée par les questions économiques. Pour elle, la comptabilité était plus intéressant que des études « abstraites » en économie pour comprendre comment « tout ça fonctionne », notamment en matière d’impact de la consommation des familles et des petites entreprises. En 2019, cette catholique passionnée déclare avoir été enthousiasmée par la lettre que leur a envoyé le pape François pour les inviter à participer à The Economy of Francesco. Elle a immédiatement avoir « voulu en être ». À l’avenir, elle se voit engagée pour faire vivre « l’économie de François » en travaillant à l’éducation des jeunes et des plus vulnérables à la consommation pour changer l’« économie toxique » actuelle. 

Perla27 ans, Liban

Perla

Étudiante engagée dans de nombreuses ONG sociales et environnementales dans son pays au Liban, Perla, une jeune femme maronite, s’intéresse tout particulièrement aux questions agricoles. Habitant dans la région du Mont Liban, elle est venue à The Economy of Francesco pour « raconter les difficultés » que connaît son pays dont « la politique est corrompue notamment en matière d’agriculture ». Ce secteur, explique-t-elle, n’est « pas régulé » et souffre d’une mauvaise image, par exemple le domaine pastoral traditionnel : « Nous faisons face à une baisse de chèvres, pâturages et bergers ». Elle veut changer cette situation en poussant le gouvernement à aider les agriculteurs et en donnant à ces derniers des solutions pour continuer leur activité, notamment en misant sur la qualité. À l’avenir, elle se voit exploiter sa fibre entrepreneuriale dans ce domaine en aidant à développer des marchés aux pratiques plus durables et écologiques plutôt que de s’engager en politique. « C’est une façon d’aider mon pays », assure-t-elle. 

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