Nouveau coup dur pour l’Église du Nicaragua. Au moins 50 prêtres ont cherché refuge dans les pays voisins en raison de l'intensification de la persécution mise en œuvre par le gouvernement Daniel Ortega contre l'Église catholique dans ce pays d'Amérique centrale. Les diocèses sollicités pour obtenir l’asile sont situés au Costa Rica et au Honduras. Les prêtres nicaraguayens dénoncent "des situations d'injustice et de non-respect des droits de l'homme dans leur pays", rappelle auprès d’Aleteia Mgr José Canales, évêque du diocèse de Danlí , au Honduras. Et parce qu’ils ne se sont pas soumis à l’idéologie du régime sandiniste, ils sont persécutés.
La police du Nicaragua a par ailleurs interdit pour des raisons de "sécurité publique" deux processions catholiques populaires qui devaient se tenir fin septembre à Masaya, à 30 kilomètres au sud-est de Managua, a indiqué samedi 17 septembre l’archidiocèse de la capitale. Il s’agit d’une procession pour la Saint-Michel archange, le 29 septembre et l’autre le lendemain, le 30 septembre, pour la Saint-Jérôme. Cette dernière est l’une des processions les plus importantes au Nicaragua. Le 13 août dernier, la police avait déjà interdit une procession à Managua, invoquant les mêmes raisons.
Des relations tendues depuis 2018
Pour mémoire, les relations entre l'Église catholique et le gouvernement de Daniel Ortega sont tendues depuis les manifestations antigouvernementales de 2018, quand des protestataires avaient trouvé refuge dans des églises. La procession de la Saint-Jérôme avait d’ailleurs été le théâtre de manifestations massives lors du mouvement populaire de 2018. En mars, cette crise a mené à l’expulsion en mars du nonce apostolique, Mgr Waldemar Sommertag, à l’expulsion des missionnaires de la charité et à l’assignation à résidence puis à l’arrestation en août de l'évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, critique du régime.