Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Vendredi 9 septembre 2022
1 - Au service spirituel de Sa Majesté
2 - Au Kazakhstan, le pape va visiter une Église en pleine croissance
3 - Le "pouvoir de servir" : l'autorité curiale est enracinée dans l'humilité
4 - Le grand pari du pape François : le synode sur la synodalité
5 - Les charmantes lettres de Jean Paul Ier à Dickens, Pinocchio, Chesterton…
1Au service spirituel de Sa Majesté
Gavin Ashenden, rédacteur en chef adjoint du Catholic Herald, entretient des liens avec la famille royale britannique, qui remontent à plusieurs générations. Tout d'abord, son ancêtre William Ashenden a été fait chevalier par la reine Elisabeth I dans les années 1590 après avoir participé à une opération militaire réussie. Le père de Gavin Ashenden, Michael Ashenden, a ensuite noué une amitié avec le prince Philip en tant que membre de la marine pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais surtout, Gavin Ashenden a lui-même établi une relation directe avec la Reine car, en tant qu'ancien prêtre de l'Église d'Angleterre, il a été l'un de ses aumôniers de 2009 à 2017. Gavin Ashenden détaille certains de ses souvenirs en tant qu'aumônier, comme ses rencontres avec des membres de la famille royale ou ses rendez-vous pour prêcher. "Elisabeth II est montée sur le trône deux ans avant ma naissance, et trois siècles et demi après que son homonyme ait fait chevalier mon ancêtre. Tout au long de ma vie, elle a donné l'exemple des vertus chrétiennes de devoir, d'altruisme, de foi, d'intégrité et de sacrifice ; ce fut le couronnement de mon ministère anglican, tel qu'il était, de servir comme l'un de ses aumôniers", dit-il. Gavin Ashenden explique que lorsque la lettre lui demandant de devenir l'un des aumôniers de la Reine est arrivée, il a consulté son directeur spirituel qui lui a dit que "toute occasion de servir Sa Majesté doit être saisie avec gratitude et mise en pratique avec diligence".
2Le "pouvoir de servir" : l'autorité curiale est enracinée dans l'humilité
"Les réformes curiales de François nous rappellent que la véritable autorité est en définitive morale et spirituelle", explique Austen Ivereigh, vaticaniste et biographe du pape François, dans un article publié dans la revue Commonweal. Commentant divers événements auxquels le pontife argentin a pris part au mois d'août, notamment la création de nouveaux cardinaux, un pèlerinage sur la tombe de Célestin V et des réunions pour discuter de la constitution nouvellement mise en œuvre, Ivereigh souligne comment François a voulu, en fin de compte, montrer "l'autorité comme un humble service." Les nouvelles "barrettes rouges" sélectionnées par le pape sont des évêques qui "n'ont pas peur du centre mais sont attentifs aux marges" et qui reflètent le fait que "le style de Dieu" signifie être "à l'aise à un niveau grand et universel, tout en prenant soin des petites choses et des petits". Ensuite, François a discuté avec les cardinaux de la nouvelle constitution apostolique Praedicate evangelium, soulignant que "le pouvoir remis à l'Église - comme Jésus l'a montré par son exemple ultime - n'est pas donné pour dominer, ni pour exiger un service, mais pour servir les besoins des autres, pour chercher leur salut". Bien qu'ils aient encore quelques inquiétudes sur certains "sujets brûlants", tels que les laïcs occupant des postes de direction à la Curie, les cardinaux sont pour la plupart favorables à la nouvelle Constitution et aux réformes qu'elle apporte, affirme Ivereigh. "Si l'autorité dans l'Église est enracinée dans le charisme, plutôt que dans les privilèges de la fonction, alors tous doivent être ouverts en permanence pour passer à la mission suivante - même le Pape", explique l'universitaire, qui conclut que "l'autorité du pape François n'a jamais été aussi grande que maintenant, alors qu'il est prêt à la donner".
3Au Kazakhstan, le Pape va visiter une Église en pleine croissance
Le Kazakhstan, au cœur de l'Asie centrale, est une mosaïque de peuples, d'ethnies, de langues et de religions, rappelle le site Omnes à quelques jours de l’arrivée du pape François dans ce pays immense mais peuplé de seulement 19 millions d’habitants. Les premières traces du christianisme sont apparues au IIIe siècle, avec les mouvements commerciaux et culturels induits par la Route de la Soie. Environ 1.000 ans plus tard, des missionnaires franciscains et dominicains sont arrivés dans ces terres, ont diffusé l'Évangile et ont construit des monastères. Ce furent les années des premières relations diplomatiques entre le Saint-Siège, Gengis Khan et les autres souverains des États d'Asie centrale, et même une certaine structure canonique fut établie : le premier évêque connu dans la région date de 1278. Par la suite, les chrétiens de la région ont connu des persécutions, jusqu’à l’époque soviétique, mais c’est paradoxalement Staline qui a indirectement permis à l’Église locale de renaître, lorsque les déportations ont peuplé les steppes désertes de groupes d'Européens, souvent catholiques : Polonais, Allemands, Ukrainiens ou Lituaniens... Beaucoup sont morts, mais d’autres se sont installés et ont fait du Kazakhstan leur patrie. Le pays a obtenu son indépendance en 1991 et a établi des relations diplomatiques avec le Saint-Siège dès 1992. L’Église a pu se structurer, et compte actuellement environ 182.000 catholiques, soit environ 1% de la population. Au-delà des nombreux catholiques issus des diasporas, de plus en plus de Kazakhs demandent le baptême. L’Église catholique forme aujourd’hui la deuxième plus grande minorité chrétienne après l'Église orthodoxe dans un pays à majorité musulmane.
4Le grand pari du pape François : le synode sur la synodalité
Le synode sur la synodalité, qui bat son plein et se conclura en octobre 2023, est "le plus grand pari de cette papauté", estime le jésuite Thomas Reese. Ce parcours "peut réussir à apporter une plus grande unité à l'Église, mais il peut aussi entraîner davantage de conflits et de divisions", explique ce spécialiste des sciences sociales. Alors que sous les papes Jean-Paul II et Benoît XVI, les synodes étaient des “mises en scène, où l'ordre du jour et les débats étaient soigneusement contrôlés" et où les évêques avaient plus à cœur de "montrer leur loyauté envers le Pape et son enseignement" que de le "conseiller", François a rompu cette tradition. Pour le pontife argentin, tout le monde peut s’exprimer, sans toutefois tomber "dans la politisation" du processus synodal en voulant "imposer des agendas". Le Synode doit être "un temps de prière, d'écoute et de discernement". Mais, déplore le père Thomas Reese, "les conservateurs sont trop craintifs et les progressistes trop impatients pour un tel processus". Le jésuite se dit donc "pessimiste", tout en espérant "que François nous surprenne une fois de plus".
5Les charmantes lettres de Jean Paul Ier à Dickens, Pinocchio, Chesterton…
The Catholic World Report fait un focus sur "Illustrissimi", une collection de quarante lettres que le futur pape Jean Paul Ier a écrites à des personnages historiques, littéraires et bibliques. Mark Twain, Pinocchio, G. K. Chesterton, Sainte Thérèse de Lisieux, Jésus-Christ lui-même, ou encore Guglielmo Marconi, inventeur de la radio, Goethe et l'impératrice Marie-Thérèse, ont donc été les “correspondants” du cardinal Luciani. Ces lettres ont été publiées pour la première fois au début des années 1970 dans la revue catholique Il Messaggero di Sant'Antonio, puis sous forme de livre en Italie en 1976. Dans chacune, il souligne un aspect spécifique de la vie ou de l'écriture de son destinataire, qui se transforme ensuite en un discours sur un problème moderne. Parmi les thèmes abordés : le caractère sacré de la vie humaine et de la sexualité, l’adolescence, l’existence du diable, les médias… The Catholic World Report voit dans sa pensée "une compréhension perspicace et étonnamment pertinente de l'Occident de plus en plus post-chrétien et de ses malheurs sociaux, économiques et politique". Illustrissimi "est la preuve de l'érudition considérable et du talent littéraire du pape Jean Paul Ier", conclut-il.