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Sœur Maria, religieuse italienne assassinée au Mozambique

Sœur Maria De Coppi

Sœur Maria De Coppi a été tuée lors d’une attaque de la mission de Chipene, dans le nord du Mozambique, dans la nuit du 6 au 7 septembre.

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Anna Ashkova - publié le 07/09/22
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Sœur Maria De Coppi, religieuse combonienne italienne de 84 ans, a été tuée lors d’une attaque djihadiste de la mission de Chipene où elle travaillait, dans le nord-est du Mozambique, dans la nuit du 6 au 7 septembre. Elle y était missionnaire depuis 59 ans.

La fondation pontificale Aide à l'Église en détresse en Italie (ACS) a annoncé ce jeudi 7 septembre 2022, le décès de sœur Maria De Coppi, 84 ans. Elle a été assassinée au Mozambique lors d'une attaque de la mission de Chipene, dans la province de Nampula, dans le nord-est du Mozambique, dans la nuit du 6 au 7 septembre. Église, hôpital, école primaire et secondaire: les principales structures de cette mission située dans une zone forestière et dédiée à l’éducation ont été détruites par les assaillants, rapporte l’agence Fides.

L’Église visée par des attaques

Sœur Maria De Coppi a été tuée d’une balle dans la tête tandis qu’elle rejoignait le dortoir où quelques étudiantes étaient restées. Deux prêtres du diocèse de Concordia-Pordenone, le père Lorenzo Barro et le père Loris Vignandel, qui travaillent également avec sœur Maria De Coppi, sont eux sains et saufs. Les autres religieuses, religieux et laïcs de la mission, eux aussi survivants, ont pris la direction de Nacala, la deuxième ville de la province de Nampula.

La croissance et la concentration des organisations criminelles, la radicalisation islamique et le terrorisme djihadiste présent dans la zone depuis octobre 2017 représentent les plus grandes menaces pour la population du Mozambique, en particulier dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays. La nouvelle attaque de la mission de Chipene n’est pas la première menée par des extrémistes armés contre des églises catholiques au Mozambique. En avril puis en octobre 2020, la mission de Nangololo, la deuxième plus ancienne mission du diocèse de Pemba (district de Muidumbe, province de Cabo Delgado) avait été complètement détruite.

Une oreille attentive pour le peuple du Mozambique 

D’origine italienne, sœur Maria De Coppi était en mission en Afrique depuis 59 ans. En 1963, elle avait fondé la mission Sao Pedro de Lurio de Chipene. La religieuse combonienne, née en 1939 et originaire de Santa Lucia di Piave (diocèse de Vittorio Veneto, dans le nord de l’Italie), était arrivée sur la terre mozambicaine après un long périple par bateau. La mission est actuellement gérée par le diocèse de Concordia-Pordenone. 

Malgré la pauvreté matérielle, écouter les autres reste un grand don, c'est reconnaître leur dignité.

En octobre 2021, sœur Maria était en Italie pour des contrôles médicaux. À cette occasion, elle a été interviewée par un média italien La Tenda TV, et avait alors confié : "Les deux dernières années ont été très dures car dans le nord du pays il y a une guerre pour les gisements de gaz". "J'essaie de rester proche des gens en écoutant avant tout ce qu'ils me disent. Malgré la pauvreté matérielle, écouter les autres reste un grand don, c'est reconnaître leur dignité", avait repris celle qui avait acquis la citoyenneté mozambicaine. C’est grâce à ce don d’écoute et de non-jugement que sœur Maria est devenue très proche de la population locale. "Je me sens partie intégrante de cette terre et de ce peuple parmi lesquels j'ai vécu toute ma vie."

Réaction de l’Église italienne

Huit ans après le massacre des Missionnaires de Marie, sœur Lucía Pulici, sœur Olga Raschietti et sœur Bernadetta Bogian au Burundi, ce nouveau meurtre d’une missionnaire secoue le monde catholique en Italie. "Le meurtre barbare de la religieuse italienne sœur Maria De Coppi représente un nouveau coup porté à la communauté chrétienne au Mozambique et dans toute l'Afrique", a réagi dans un communiqué Alessandro Monteduro, directeur de l'Aide à l'Église en Détresse en Italie. Selon lui, "non seulement les autorités civiles, mais aussi les chefs religieux doivent condamner et isoler la radicalisation avec une plus grande détermination". 

Au sein de l’épiscopat italien, Mgr Corrado Pizziolo, évêque de Vittorio Veneto, le diocèse d’origine de la religieuse tuée, a fait part de sa compassion et de sa prière : "En confiant l'âme de sœur Maria au Seigneur, je pense à la douleur de tant de personnes qui l'ont connue et estimée. Je pense à la douleur des membres de sa famille, des sœurs de son institut religieux. J'invoque du Seigneur le don de sa consolation et réconfort sur toutes ces personnes et sur toute notre communauté diocésaine. J'exprime la conviction qu'une vie offerte totalement en don, jusqu'à la mort, comme celle de sœur Maria, peut certainement être une semence féconde de vie, d'espérance et d'amour pour toutes les personnes à qui elle a offert son service de missionnaire". 

Quant au cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), il a invité à prier pour la religieuse combonienne. "Que son sacrifice soit une semence de paix et de réconciliation dans un pays qui, après des années de stabilité, est à nouveau en proie à la violence, causée par des groupes islamistes qui, depuis quelques années, sèment la terreur et la mort dans de vastes zones du nord du pays", a-t-il déclaré. Dans un tweet, e gouverneur de la région de Vénétie, Luca Zaia, a également réagi à la mort tragique de sœur Maria. "La merveilleuse vie de bonté et d'altruisme de sœur Maria s'est terminée dans une horreur terrible , ce qui rend sa figure encore plus grande, inoubliable", a-t-il notamment écrit.

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