Le 29 juillet 1981, une jeune et grande blonde d’à peine 20 ans déclenche une nouvelle ère dans la famille royale de Grande-Bretagne en épousant le prince Charles. Choisie pour sa douceur, ses origines et sa candeur, Diana Spencer sera à tout jamais princesse du pays, et d’ailleurs, même longtemps après sa mort. Icône médiatique détonnant par sa simplicité et son charisme naturel, la lumière vient à elle, la pétrit et la perd. La presse, toujours à ses trousses, fait de l’ombre au reste des Windsor. Lady Di est née, elle sera une étoile suivie par le monde entier.
“Ils ne devraient pas parler de leur vie en public, la famille royale est là pour nous faire rêver”. Ce commentaire d’un citoyen Anglais, après le déballage des mésententes du couple dans les médias, résume à lui seul le faux pas malheureux de Charles et Diana de s’être livrés. Désormais, leur intimité se vit à travers la télé, la presse et le peuple ; tandis qu’entre eux la distance grandit inexorablement. La face cachée de Lady Di apparaît, elle est malade, malheureuse, délaissée. D’un côté, l’on n’admet pas découvrir que le couple princier est à l’image du commun des mortels, de l’autre on attaque, on commente, on se permet de donner son avis. Le réalisateur exhume des images d’archives d’émissions sur les plateaux desquelles les invités échangent librement sur l’affaire. L’obscénité de ce genre d’exercices frappe, comme leur inanité.
La fureur médiatique, une arme et un bourreau moderne
Pourtant, ils sont légion aujourd’hui à en nourrir la presse — mais le passé, par sa distance, a pour cela le mérite de mieux montrer le visage des choses. Leçon à retenir pour tous ? Pour autant, Lady Di continue sa montée dans la gloire, adulée, adorée et traquée. Le monde a besoin de rêver à travers elle. Son sourire vaut de l’or et les paparazzis s’en servent. Le prince Charles, lui, n’a pas autant les yeux braqués sur lui. Au fil des voyages, des rencontres de personnalités, telles Nelson Mandela ou Mère Teresa, d’engagements humanitaires, Lady Di se libère de la gangue princière et trace son chemin selon sa personnalité. Les images sont rapides, intimistes, fugaces et parfois mal cadrées : le réalisateur a pris son matériau dans la manne des paparazzis, des journalistes ou de personnes lambdas, venues du peuple. Cela nous donne à voir la manière dont on l’a regardée et filmée, et ce que l’on pense d’elle, grâce aux commentaires spontanés qui accompagnent les vidéos. Ses fils et son mari sont assez peu montrés, juste ce qu’il faut. Comme s’ils n’étaient pas partie prenante du destin de la princesse.
Entre la ferveur populaire, parfois impressionnante, et l’engouement des médias allant en grandissant, Diana se sert autant de son image qu’elle la fuit. Pourtant, plus on la voit, plus le mystère est grand. Tout ce brouhaha couvrant le drame le plus universellement humain : celui de l’amour. Charles aime Camilla Parker-Bowles, le couple princier divorce, et Diana finit par tomber amoureuse. Jusqu’à en mourir, toujours suivie par les paparazzis.
En pratique :