Clapping, tonnerre d’applaudissements, déferlement de joie… La Salle Paul VI a retrouvé des atmosphères de stades de foot en accueillant ce vendredi 26 août les jeunes pèlerins français venus voir le pape argentin avec une vingtaine d’évêques et une centaine de prêtres et diacres. Peu avant, ils s’étaient rendus en procession jusqu’au tombeau de saint Pierre puis avaient célébré la messe.
"Vous avez fait une pause au cœur de vos vacances pour prendre votre bâton de pèlerin", a d’abord salué le pape François devant cette foule de jeunes revêtus de leur aube blanche. "J’espère que vous repartirez chez vous fortifiés par cette belle expérience de foi, au cœur de l’Église", a-t-il ajouté. Arrivés à Rome lundi 22 août, les pèlerins français ont visité la ville de saint Pierre et de saint Paul en se rendant notamment dans les basiliques majeures.
Dans son discours, François a d’abord tenu à rassurer ces jeunes sur le sens de leur service et de leur place dans l’Église. "Je sais que, peut-être, tu te retrouves le seul de ton âge à la messe", a-t-il expliqué. Et d’ajouter : "Sûrement tu te poses des questions sur l’Église, tu te demandes comment faire pour redonner le goût de Dieu aux jeunes de ton âge pour qu’ils puissent te rejoindre".
Il les a alors remerciés "de tout cœur" pour leurs efforts et les a assurés de leur valeur. "Tu n’imagines pas à quel point tu peux être un modèle, un repère pour de nombreux jeunes de ton âge", a-t-il insisté, soulignant que leur présence et leur attitude durant les célébrations étaient déjà "un apostolat" pour ceux qui les regardent. "N’aie pas honte de servir l’autel, même si tu es seul", a-t-il encore martelé.
Le pape leur a ensuite demandé de servir le Christ également en dehors de la messe. "Jésus est présent dans la personnes des frères que l’on rencontre", a-t-il indiqué, les exhortant à se rendre auprès des plus pauvres : "Vous connaissez des jeunes qui sont déracinés, migrants ou réfugiés. Je vous invite à les accueillir généreusement, à les sortir de leur solitude et à en faire vos amis".
N’enterre jamais définitivement une vocation.
Il les a alors mis en garde contre l’ « égoïsme" et la "tentation du repli sur soi", qui peut aussi se manifester à travers les réseaux sociaux. "Tu feras mieux de privilégier les relations amicales réelles, pas celles virtuelles, qui sont des illusions qui t’emprisonnent", a-t-il conseillé. Comme il le fait régulièrement, il a aussi insisté sur la nécessité d’entretenir des relations avec les personnes âgées et les grands-parents.
Enfin, François a lancé cet appel aux servants d’autel :"Ne renonce jamais à tes rêves, n’enterre jamais définitivement une vocation". Il a alors rappelé que le service de l’autel pouvait susciter "un désir de répondre à l’appel du Seigneur, dans la vie sacerdotale ou religieuse". "Pourquoi pas ? Alors n’aie pas peur !", a-t-il conclu.
Je me suis senti rejoint par le pape François.
"C’était magnifique", confie à l’issue de l’audience Calvin, 12 ans, venu avec son diocèse de Soissons. "Je retiens de ce discours qu’il ne faut pas rester dans son monde mais aller vers les autres sans avoir peur", ajoute-t-il, debout sur son siège pour apercevoir le Pape venu les saluer de plus près.
"Le Pape nous a appelés à l’ouverture, à accepter tout le monde et à nous faire proche des plus démunis", renchérit Audrey, 16 ans, du diocèse de Nanterre. "Il a aussi eu un mot pour le discernement des vocations. C’est son rôle, son devoir de missionnaire que d’appeler les jeunes chrétiens à s’engager", souligne celle qui constate que "l’Église en France a bien besoin de vocations".
"Je me suis senti rejoint par le pape François", avance pour sa part Williams, 30 ans, originaire du Cameroun. "J’étais réfugié et j’ai été accueilli par l’Église en France. Les chrétiens m’ont aidé à obtenir des papiers. Quand le pape appelle à l’accueil, je comprends ce qu’il dit", raconte le jeune homme qui a servi durant 17 ans la messe. "Aujourd’hui, je prends ma retraite en tant que servant d’autel ! Cela m’a tellement apporté : la piété, la pureté, le courage. Désormais je vais servir autrement l’Église".