Parce que c’est l’été, pas besoin de prendre rendez-vous.
Parce que c’est l’été, on est plus détendu et plus léger.
Parce que c’est l’été, on peut mêler petits et grands sujets.
Parce que parler de tout et de rien, c’est déjà se parler.
Parce qu’on n’a qu’un père, que c’est lui et pas un autre.
Parce qu’il a eu un père, il peut comprendre qu’on ait du mal à se parler.
Parce qu’il a eu un père, il sait que se parler fait du bien.
Parce que nos souvenirs communs ne sont pas forcément les mêmes, et tout cela fait notre histoire.
Parce qu’il a eu un père, qui a eu un père, qui a eu un père,
parce qu’il a connu notre mère avant nous.
parce que son fils a eu un fils qui aura des fils après lui :
parce qu’il n’y a pas que nous deux dans cette histoire.
Parce que parler, c’est écouter
Parce que parler, c’est écouter : on n’est jamais à l’abri de nouvelles découvertes.
Parce qu’il n’a pas tout réussi, et c’est ce qui nous rapproche.
Parce qu’il n’a pas tout raté, la preuve… on est là !
Parce qu’il ne peut pas s'empêcher de voir encore l’enfant dans l’adulte : pas besoin de s’énerver.
Parce qu’il verra toujours l’enfant dans l’adulte : avec lui on est jeune pour toujours.
Parce qu’on a besoin de pardonner pour avancer.
Parce qu’on a besoin de se faire pardonner pour avancer plus léger.
Parce qu’on ne sait pas tout. Ni lui, ni nous.
Parce qu’autant le faire avant qu’il ne soit complètement sourd.
Parce qu’autant le faire avant qu’il ne soit plus là.
Parce que s’il n’est plus là, ce n’est pas une raison pour ne plus lui parler.
Parce que dire "Notre Père…" c’est parler à son Père : on a le temps, c’est l’été.