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Tout ce dont nous avons besoin pour prier

JESUS-APOSTLES-TISSOT

Recommandation aux apôtres, par James Tissot, Brooklyn Museum.

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Jacques de Longeaux - publié le 23/07/22
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Curé de la paroisse Saint-Pierre du Gros-Caillou à Paris, le père Jacques de Longeaux commente l’Évangile du 17e dimanche ordinaire. Dans cet évangile, Jésus nous enseigne tout ce dont nous avons besoin pour prier.

La question des disciples "Seigneur, apprends-nous à prier" (Lc 11, 1) est aussi la nôtre. Nous ne savons pas comment nous y prendre pour prier. Lorsque nous essayons de prendre un temps long de prière, nous éprouvons souvent vide et ennui, nous sommes assaillis par les distractions. Aussi sommes-nous à la recherche de maîtres qui nous apprennent à prier. Dans l’évangile de ce dimanche Jésus nous enseigne tout ce dont nous avons besoin pour prier. 

Commençons par contempler Jésus

Tout d’abord, il est remarquable que Jésus lui-même prie. C’est surtout saint Luc qui le note dans son évangile. C’est en voyant Jésus prier que ses disciples lui demandent de leur apprendre. Nous aussi, pour prier, commençons par contempler Jésus en prière. Demandons-lui la grâce de prier comme lui. 

Mais qui prie Jésus ? Il est Dieu : se prie-t-il donc Lui-même ? Nous voici face au mystère de la Trinité. Jésus est Dieu le Fils. Il ne fait qu’un avec le Père dans l’Esprit. Mais il est aussi réellement autre que Lui. Dieu le Fils est tout entier tourné vers Dieu le Père, de qui il reçoit tout ce qu’il est. Dans sa condition humaine, Jésus est sans cesse uni au Père et à l’écoute de sa volonté. Telle est la prière de Jésus, tel est le sommet de la prière : une union d'amour animée du désir de faire en toute chose la volonté de Celui qu’on aime et dont on se sait aimé.   

Faire la volonté de Dieu

Dans le Notre-Père, Jésus convertit notre rapport à Dieu dans la prière. Il nous apprend ce que nous devons demander. Il nous révèle ce que le Père du Ciel veut nous donner. En effet, spontanément, nous attendons de Dieu qu’il mette sa puissance au service de la réalisation de nos désirs et de la satisfaction de nos besoins. Au contraire, Jésus nous apprend à dire : "Père que ta volonté soit faite" et non : "Mon Dieu, toi qui peux tout, viens accomplir ma volonté."  Chercher à mettre la puissance divine au service du succès de nos entreprises, c’est le propre de l’idolâtrie. Rechercher à faire en toutes choses la volonté de Dieu, c’est le propre de la religion biblique. Nous avons confiance que Dieu veut notre bien, qu’il est un Père attentif qui veut le meilleur pour nous. Sa volonté ne peut qu’être bonne et profitable pour nous et pour autrui. Demander à Dieu que son règne vienne (Lc 11, 2), c’est considérer toutes choses, et d’abord notre vie, du point de vue de la vie éternelle, objet de notre espérance. Comme des fils pleins de confiance, nous pouvons dire au Père nos besoins, nous pouvons l'appeler au secours dans nos épreuves.

Qui cherche trouve nous dit Jésus. À qui demande, notre Père du Ciel donnera en abondance l’Esprit-Saint.

Nous croyons qu’aucune prière n’est vaine, qu’aucune ne reste sans effet, même si nous n’avons pas été exaucés comme nous l’aurions désiré. Mais que notre prière demeure toujours la recherche de la volonté de Dieu. Que notre demande corresponde au bien immense que Dieu veut nous donner. Qui cherche trouve nous dit Jésus. À qui demande, notre Père du Ciel donnera en abondance l’Esprit-Saint.

Ce que nous devons demander

Le Notre Père est la prière des disciples de Jésus. L’Esprit saint que nous avons reçu fait de nous des fils qui s'adressent à Dieu comme Jésus le faisait en l’appelant Père. Notre prière est d’abord tournée vers Dieu et la réalisation de son projet de salut, elle n’est pas centrée sur soi. Nous demandons la nourriture du corps et celle de l’âme. Comme les Hébreux dans le désert, nous recevons ce dont nous avons besoin chaque jour, sans que l’inquiétude et le manque de confiance nous poussent à faire des réserves. Nous nous savons vulnérables et nous nous reconnaissons pécheurs. Nous demandons au Père miséricordieux le pardon de nos offenses (Lc 11, 4). Nous savons que ce pardon reçu nous oblige à pardonner à notre tour. Nous connaissons la réalité du combat spirituel contre les forces du mal et contre leur Prince qui, sans cesse, cherche à nous séparer de Dieu, comme il a réussi à le faire pour nos premiers parents. Nous implorons Dieu de ne pas nous laisser entrer dans la tentation et de délivrer enfin de monde du pouvoir du Malin et de tout mal.

Nous récitons le Notre-Père plusieurs fois par jour. Nous le disons à chaque messe. L’Évangile de ce dimanche nous invite à prendre le temps de le prier, de méditer chacune de ses demandes. Au fond, peut-être nous compliquons-nous la vie en cherchant des enseignements sur la prière, en lisant des livres sur la prière. Prier est simple, prier nous simplifie. Nous avons deux maîtres de prière, qui n’en sont qu’un : Jésus qui nous a enseigné le Notre Père et nous a montré l’exemple d’une vie de prière ; l’Esprit-Saint, Dieu répandu dans nos cœurs, qui prie en nous et nous inspire ce que nous devons demander. 

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