Prendre une décision, vivre en couple, entretenir sa relation à Dieu… Avec le temps, les personnes âgées se sont forgées une certaine expérience, voire ont acquis une véritable sagesse lorsqu’elles se laissent guider par l’Esprit Saint. C’est ce qu’a souligné le Pape lorsqu’il a institué la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées : "L’Esprit Saint suscite encore aujourd’hui chez les personnes âgées des pensées et des paroles de sagesse : leur voix est précieuse parce qu’elle chante les louanges de Dieu et elle sauvegarde les racines des peuples. Ils nous rappellent que la vieillesse est un don et que les grands-parents sont les maillons entre les générations, pour transmettre aux jeunes une expérience de vie et de foi". Aleteia s’est donc mis en quête de ces paroles de sagesse et a recueilli sept témoignages qui démontrent combien des grands-parents, par leurs paroles, leurs comportements ou leurs gestes, transmettent un véritable trésor à leurs petits-enfants.
1Marie-Claude et Xavier, et leurs deux critères de discernement
Après une longue vie nécessairement faite de choix et de renoncements, les personnes âgées ont leur mot à dire sur la manière de discerner et de prendre des décisions. Fanny confie à Aleteia ces paroles de sagesse transmises par ses grands-parents, Marie-Claude et Xavier, alors qu’elle était adolescente et qu’elle conserve depuis comme une précieuse boussole : "Pour t'aider à discerner et faire les bons choix, nous te confions les deux fruits que nous recherchons dans toute décision : la paix et la joie" et "Recherche toujours ce qui produit le plus de vie".
2Anne et les vieilles pierres
Quant à Caroline, elle a été marquée par l’inclination de sa grand-mère à toujours préférer les relations humaines aux vieilles pierres. Lorsqu’on lui demandait, en visite dans une région, si elle voulait visiter quelque chose, elle répondait systématiquement qu’elle préférait aller à la rencontre de vraies personnes plutôt que de vieilles pierres : "Ce qui compte dans la vie, ce sont les gens", résumait-elle.
3Claude, Aliénor et la recette de couscous
Un jour, Aliénor s’était mis en tête de cuisiner la traditionnelle recette de couscous de sa grand-mère, Claude, experte en la matière puisque cette dernière avait grandi en Algérie. La jeune femme, minutieuse, se met aux fourneaux aux côtés de sa grand-mère pour apprendre la fameuse recette et s’évertue à reproduire minutieusement chaque fait et geste de son aïeule. Jusqu’à ce que celle-ci l’invite gentiment à faire "son" propre couscous, selon ses envies et ses goûts, qui évolueront au fil du temps. Une belle leçon qui exhorte non pas à recopier un savoir-faire mais à se l’approprier pour ensuite voler de ses propres ailes.
4Anne et Jean-Pierre, un tendre vouvoiement
60 ans de mariage et une tendresse manifeste et réciproque. C’est ce qui touche leur petite-fille qui a vécu trois ans avec eux. "Petits gestes tendres, surnoms affectueux, entraide, immense respect l’un pour l’autre, quasiment jamais de piques ni de critiques", se souvient-elle, admirative. Un modèle de vie conjugale, avec une particularité propre à leur génération : le vouvoiement comme langage de l’amour. "Ils se vouvoient depuis qu’ils se sont mariés. S’ils se tutoient, c’est qu’ils se disputent, ce qui est très très rare !", confie-t-elle.
5Simone, un esprit positif à toutes épreuves
C’est aussi une manière d’être, plus que des mots, qui édifie Caroline. Le comportement de sa grand-mère, Simone, 96 ans, est exemplaire : "Elle ne jugeait jamais, ne critiquait jamais personne, elle était volontaire, ne baissait jamais les bras, et chaque tâche quotidienne était réalisée avec joie et sans rechigner. Même à moitié aveugle, elle s'obstinait à apprendre à écrire des textos. C'était impressionnant. Aujourd’hui encore, elle continue de se lever et de marcher alors que son corps est extrêmement fatigué". Ce qu’elle transmet à Caroline ? Ne pas se plaindre, être volontaire, avancer et voir le positif partout.
6Fidèle à la prière depuis 97 ans
C’est ce dont témoigne Bénédicte, 47 ans, à propos de sa grand-mère de 97 ans : "Elle m’a édifiée par sa foi simple, constante, indéfectible, traversant les jours, les années et même les siècles. Une dévotion quotidienne, invariable, fidèle, qu’il pleuve ou qu’il vente, qu’elle soit en forme ou exténuée, seule ou maison pleine. Je l’ai vue faire sa prière avant de se coucher, invariablement, à genoux, les mains jointes. C’est elle qui m’a fait comprendre le sens et le nécessité de la constance inconditionnelle et indéfectible dans la prière, envers et contre tous les aléas que peut traverser notre âme."
7Boma et le signe de croix
La sagesse des anciens passe par des paroles, des comportements, mais aussi par des gestes. Il en est ainsi du signe de croix que "Boma" s’appliquait à faire les derniers jours de sa vie et qui a profondément marqué ses petits-enfants. Son petit-fils, Jean-Baptiste, a témoigné ainsi aux côtés de ses sœurs le jour de ses obsèques : "Dans vos derniers jours, Boma, vous vous signiez de la croix, c’était si beau, c’était votre geste principal qui vous demandait tant d’effort. Et vous répétiez sans cesse : "Merci mon Dieu pour toutes ces grâces", "Que Dieu te bénisse". Vous étiez à Dieu et vous n’aviez pas peur."