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Le péché originel, c’est maintenant !

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Jean-Michel Castaing - publié le 10/07/22
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En refusant l’aide de Dieu dans sa recherche du bonheur, l’homme d'aujourd’hui reproduit, sans en avoir conscience, la faute d’Adam et d’Ève au jardin d’Éden.

La notion de péché originel est très mal comprise de nos jours, même au sein de l’Église. Sans entrer dans le détail des controverses auxquelles ce terme a donné lieu, demandons-nous si le récit de la chute d’Adam et Ève, nos premiers parents, est susceptible de nous apporter des lumières sur la nature des tentations auxquelles l’homme est confronté dans nos sociétés modernes.

Repli sur soi et refus de la grâce

D’après le récit du livre de la Genèse, l’apparition du péché est liée au refus, de la part de l’homme, de la grâce de Dieu et à la tentation qui suivit de faire son salut par lui-même. L’épisode de la tentation du jardin d’Éden nous raconte comment le démon suggéra à l’homme de s’emparer par ses propres forces de la puissance divine attachée à l’arbre du bien et du mal. Au lieu de recevoir leur félicité de Dieu, Adam et Ève essayèrent de l’atteindre par eux-mêmes. C’est ainsi que le péché originel, dans son fond, relève en dernière instance de la dimension religieuse inhérente à l’être humain. En effet, avant d’agir, l’homme est toujours quelqu’un qui croit. Dans le récit de la chute, l’homme ne croit plus en la bonté de Dieu mais met plutôt sa confiance en ses propres capacités. Là réside le noyau dur du péché : dans la tentation, liée à une perversion de la foi, de se replier sur soi et de ne plus rien attendre du Créateur.

Nous avons changé de régime religieux sans nous en apercevoir 

Or cette caractéristique essentielle du péché originel se retrouve dans nos sociétés d’aujourd’hui. Le règne de la technique nous étourdit si bien que nous pensons pouvoir atteindre le bonheur grâce à notre propre ingéniosité. Non pas que le christianisme condamne la technique : Dieu a fait de l’homme l’intendant de la Création d’après la révélation biblique. Cependant, la technique devient une idole dès lors qu’elle nous fait oublier le Créateur. N’est-ce pas ce qui arrive en Occident où ce ne sont pas seulement les moyens d’accéder au bonheur que nous cherchons à augmenter et perfectionner, mais l’homme lui-même ? Le péché originel trouve son aboutissement dans la tentation de se créer soi-même comme nous le proposent le transhumanisme et le projet de création de chimères, mixtes monstrueux d’humain et d’animal. 

Nos sociétés ont cessé de se référer à Dieu et ont reporté leurs croyances sur la science et la technique. Ce régime parareligieux s’est normalisé au point que nous n’avons plus conscience d’avoir changé de croyances. Si bien que la moindre évocation de Dieu dans l’espace public nous paraît une atteinte inqualifiable à la sacro-sainte "laïcité", voire à l’ordre public ! À l’origine, en plaçant l’homme dans le paradis, Dieu avait le dessein de lui partager Sa vie. Or l’homme a préféré se suffire à lui-même et notre époque ratifie ce choix dans des proportions jamais atteintes dans l’histoire. Loin d’être une fable "antédiluvienne", le péché originel n’a jamais été aussi actuel, et le récit du livre de la Genèse, rien perdu de sa force révélatrice.

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