Contrairement à ses prédécesseurs, Jorge Mario Bergoglio prend ses vacances… chez lui. En 2014, lors de la conférence de presse de son retour de voyage en Corée du Sud, le pontife argentin confiait rester "à la maison, comme je le fais d’habitude". "La dernière fois que j’ai pris des vacances hors de Buenos Aires, avec la communauté jésuite, racontait-il, c’était en 1975. Depuis, je prends des vacances - vraiment !-, mais dans mon habitat : changement de rythme. Je dors plus, je lis les choses qui me plaisent, j’écoute de la musique, je prie plus… Et cela me repose." La résidence estivale de Castel Gandolfo, à quelque cinquante kilomètres au sud de Rome, a d’ailleurs été transformée en Musée depuis son arrivée sur le siège de Pierre. Le palais et les jardins pontificaux, très prisés des pontifes depuis le XVIIe siècle, sont à présent dédiés aux touristes et le pape François n’y a fait que deux visites-éclair en 2013 et 2014.
En pratique, durant ses étés, François reste au Vatican, reçoit encore des invités et poursuit son travail du quotidien. Le pontife continue aussi à présider les angélus du dimanche. Cette année, un an après son opération au côlon, le programme du Pape de 85 ans prévoit un voyage au Canada du 24 au 30 juillet. Les audiences générales du mercredi reprendront, elles, le 3 août.
Un consistoire le 27 août
En outre, le chef de l’Église catholique doit présider un consistoire pour la création de 20 cardinaux – dont 16 électeurs – le 27 août. Le lendemain, 28 août, il est attendu à L’Aquila – ville des Abruzzes italiennes meurtrie par un séisme en 2009 – dans le cadre du “Pardon célestinien”. Les 29 et 30 août François, qui ces derniers mois a souffert de son genou, a convoqué une rencontre du collège cardinalice pour étudier la nouvelle constitution de la Curie romaine.
Cet enchaînement d’événements inhabituels à ces dates, conjugué au fait que L’Aquila abrite la dépouille de Célestin V, le dernier pape à avoir renoncé librement avant la démission de Benoît XVI en 2013, ont alimenté bon nombre de rumeurs au sujet d’une possible démission du pape à la fin de l’été. Mais, a-t-il lui-même confié à l’agence Reuters le 2 juillet, "cela ne m’a jamais effleuré l’esprit. Pour le moment, non, pour le moment, non. Vraiment !"
Je vais doucement mieux.
Dans cet entretien, le pape François, que l’on a vu en fauteuil roulant ces derniers temps, balaie aussi les rumeurs de cancer et explique avoir eu une "petite fracture" au genou en faisant un faux pas alors qu’un de ses ligaments était déjà enflammé. "Je vais doucement mieux", a-t-il confié, assurant que sa fracture se ressoudait, aidée par une thérapie au laser et ainsi qu’à la magnétothérapie – une méthode basée sur l’utilisation des champs magnétiques.
Le programme de l’été garde cependant une note d’incertitude, étant donné que le pape s’est vu souvent contraint, récemment, d’annuler des déplacements au dernier moment – Florence en février, puis la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud du 2 au 7 juillet – ainsi que des célébrations et des audiences.