Le XVIe siècle est une époque cruelle pour les catholiques de la Grande Bretagne. La reine Elizabeth I, soucieuse de récupérer les plein pouvoirs sur l’Église d’Angleterre, impose des réformes protestantes à tous ses sujets. Ceux qui refusent de s’y plier sont arrêtés, torturés et souvent exécutés. Cela vaut aussi pour l’Irlande qui est à ce moment-là sous l’autorité de la couronne. Margaret Ball, veuve de l’ancien maire de Dublin, est une catholique dévouée. À cette époque, elle héberge chez elle des prêtres et des évêques catholiques.
Malheureusement pour elle, son fils Walter a de fortes ambitions politiques et renonce aisément à la foi de sa mère. Pour tenter de le faire revenir, Margaret l’invite chez elle à rencontrer un "ami spécial". Cet ami s’avère être un archevêque en fuite. Walter devient maire en 1780 et fait immédiatement arrêter sa mère. Celle-ci, âgée de 65 ans et souffrant d’arthrite avancée, est emmenée en prison sur une litière. Walter promet de la délivrer si elle prête serment à la nouvelle religion d’État, mais elle refuse malgré les supplices. Elle meurt dans les cachots de Dublin quatre ans plus tard, n’ayant jamais renié sa foi.
Quelques années plus tard, un certain Francis Taylor épouse la petite-fille de Margaret et devient le nouveau maire de Dublin. Francis est aussi dévoué au catholicisme que sa belle-grand-mère. En 1613, il est arrêté et jeté en prison, où il mourra en 1621, en défendant sa foi catholique jusqu’au bout. Il semble que la sainteté se soit faite tradition dans cette lignée. Margaret et Francis font tous deux partie des martyrs d’Irlande béatifiés par Jean Paul II.