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Le temps ordinaire, vraiment ?

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Valdemar de Vaux - publié le 05/06/22
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La Pentecôte passée, le temps ordinaire reprendra dès lundi 6 juin. Pour plus de vingt semaines, la liturgie dominicale sera marquée par le vert et une certaine continuité. Cependant, ordinaire ne rime pas avec routine.

Jusqu’à la réforme liturgique de 1969, la Pentecôte était suivie d’une semaine d’octave : la fête durait donc huit jours pendant lesquels accueillir l’Esprit-Saint reçu cinquante jours après Pâques Aujourd’hui, la liturgie met l’accent non pas tant sur le temps qu’il faut pour faire une place au Saint-Esprit que sur la préparation à un tel don. C’est le sens du chant, lors des vêpres entre l’Ascension et le Pentecôte, du Veni creator. Cette sorte de neuvaine préparatoire n’est pas de trop pour laisser en son âme la place nécessaire au souffle de charité.

Ce changement de perspective oriente aussi différemment le temps ordinaire qui suit maintenant directement le don de l’Esprit-Saint. Comme l’Église des apôtres qui, d’un coup, sort de son mutisme pour proclamer la Bonne nouvelle par l’action des langues de feu, l’Église d’aujourd’hui est invitée à rentrer décidément dans le temps qui lui est donné, ici et maintenant, pour proclamer la mort et la résurrection du Christ. Le temps ordinaire n’est ainsi pas tant un moment d’accalmie après la tempête que le temps nécessaire à l’annonce du salut dans le monde. Entraînés par le souffle de Dieu, les fidèles sont amenés à être les témoins ordinaires de l’amour du Créateur pour chacun. Où l’ordinaire est d’abord le quotidien des existences que le Christ, en son incarnation, a rejoint. Voilà pourquoi méditer, tout au long des dimanches, la vie de Jésus et sa prédication est un bon accompagnement : il aide à comprendre comment le temps et l’espace ont été sanctifiés durant sa vie terrestre. Et comment, par conséquent, les chrétiens d’aujourd’hui doivent le sanctifier. 

Ces semaines de temps ordinaire, le latin dit « dans l’année », c’est-à-dire dans le temps, peuvent sembler longues. Honorées par le vert, signe d’espérance et de mûrissement progressif, elles sont pourtant orientées vers la solennité du Christ-Roi qui termine l’année liturgique, comme un couronnement : l’avènement de Jésus, le Christ, notre Sauveur. Pour être prêt lors de sa venue, ne cessons pas de demander : « Ô Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre. »

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