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L’ânesse de Balaam, un devin face à Dieu

Balaam et l’Ange de Yahvé, Gustav Jaeger, 1836

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 24/05/22
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La Bible réserve bien des évènements surprenants et extraordinaires, notamment lorsqu’une ânesse se met à parler ! Tel est cet étrange récit rapporté au livre des Nombres, à l’époque où les Hébreux étaient parvenus à la frontière du pays de Canaan.

Balaam apparaît dans la Bible au pays de Moab comme étant un devin habitant à Petor au service du roi Balak. Ce dernier s’oppose à l’arrivée des Hébreux craignant que leurs bêtes ne broutent toute l’herbe de ses terres. Balak sollicite alors l’aide du devin Balaam afin qu’il maudisse les nouveaux arrivants. Mais Balaam reçoit une vision de l’ange du Seigneur lui enjoignant de ne pas s’opposer au peuple béni par le Seigneur. Cependant, devant l’insistance des envoyés du roi, Balaam accepte finalement de partir et monte sur son ânesse à leur rencontre dans les steppes de Moab à la hauteur de Jéricho (Nb 22, 22-23) :

La situation était périlleuse, car l’animal saisi de crainte à la vue de l’ange – invisible aux yeux de Balaam - refuse d’obéir à son maître ; celui-ci redouble alors ses coups sur sa pauvre monture finissant par se coucher sur lui. Balaam, ivre de colère, frappe de nouveau son ânesse qui se mit soudainement à lui parler :

C’est alors que le Seigneur ouvrit les yeux de Balaam qui aperçut l’ange du Seigneur posté sur le chemin et comprit la raison de la peur de son ânesse. L’ange reprocha à Balaam d’avoir frappé  par trois fois sa monture alors même qu’elle s’était détournée également trois fois de lui, ce que son maître n’avait pas fait. Ce dernier avoua alors humblement :

Une situation renversée

L’animal se trouve dans cet étrange récit plus intelligent que son maître, ce qui n’est pas aussi étonnant qu’il n’y paraît. En ces temps bibliques, un âne – contrairement à notre époque – était un des biens les plus précieux et son image était loin d’être péjorative. La Bible souligne ainsi que l’ânesse de Balaam se trouve plus clairvoyante que son maître puisqu’ayant vu l’ange du Seigneur elle s’était écartée de lui par respect, ce que ne comprit pas Balaam. L’ânesse rejoindra ainsi l’âne de la crèche et surtout l’ânon sur lequel Jésus entra dans Jérusalem avant sa Passion, ces animaux témoignant de la sainteté du Seigneur parfois plus vite que les hommes…

La Bible rapporte que finalement, le devin Balaam, au lieu de maudire les Israélites ainsi que le roi Balak lui avait ordonné, sera conduit par l’action du Seigneur à les bénir, renversant ainsi une situation épique, et ce grâce à son ânesse !

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