Tenir un petit carnet pour consigner les faits et gestes de son enfant. A première vue, rien de neuf à cela. Des milliers de "livres de naissance" invitent les parents consciencieux à noter, par habitude, les premiers mots, les premiers cadeaux de Noël ainsi que l'évolution du poids et de la taille de leur chère progéniture. Des informations capitales certes, mais portent-elles autant de fruits que cette idée de "carnet de gratitude" ?
Dans ce fameux carnet, il ne s'agit pas d'inscrire n'importe quels faits et gestes mais uniquement ceux qui manifestent l'action de Dieu dans la vie de son enfant. Une idée qui invite à scruter, chez son enfant, tout ce qui vient de Dieu. Un exercice qui s'avèrera peut-être difficile au départ (qu'est-ce que Dieu a à voir avec ce petit être criard ?!) mais qui, avec un peu d'entraînement, permet de reconnaître le sceau de Dieu sur chaque enfant. Dans un sourire, un geste attentionné envers son frère ou sa sœur, une parole généreuse, un talent particulier...
Si ce réflexe peut être pris dès la naissance, il n'est bien entendu jamais trop tard pour démarrer ledit carnet. Une manière de louer le Seigneur pour le don de la maternité mais aussi l'occasion d'inscrire noir sur blanc le beau et le bien qui demeurent dans le cœur de chaque enfant. Des grâces qu'il est bon de coucher sur le papier et qui s'avèreront un trésor inestimable à offrir plus tard à l'enfant.
Reconnaître la grâce de Dieu
Dès le premier instant, chaque mère est le témoin privilégié de la grâce de Dieu qui se déploie à travers chacun de ses enfants. De sa conception à sa naissance, de ses premiers pas à ses premiers mots, Dieu n’est jamais très loin et chaque étape de la vie de l’enfant est une occasion de Le louer. Dans son livre empreint de délicatesse envers toutes les mères, Bénédicte Delelis, mère de famille et enseignante en théologie, invite à considérer la maternité comme une expérience de Dieu. Une voie royale, en quelque sorte, pour rencontrer Dieu au cœur d’un quotidien qui pourrait paraître banal à bien des égards mais qui le devient beaucoup moins lorsqu’il est l’occasion de faire grandir sa foi, son espérance et sa charité.
Une rencontre avec Dieu qui passe, entre autres, par la louange et la gratitude pour chaque enfant qui lui est confié. En effet, une mère, en tant que "témoin et éducatrice de ses toutes premières heures, mois et années", voit dans chacun de ses enfants quelque chose de particulier : un trait de caractère, un don, une grâce qui lui est propre... Autant de signes de la grâce de Dieu qui demandent à être reconnus, et soulignés.
Raconter la grâce de Dieu
Pour Bénédicte Delelis, il est important de témoigner, par oral ou par écrit, du sceau de Dieu sur chaque enfant. "Depuis le premier instant, la grâce de Dieu est sur lui. De cela, nous avons été le témoin privilégié. Cela nous a fait pousser des cris de joie et d’admiration, et nous devons le lui raconter". Alors pourquoi ne pas tenir pour chacun de ses enfants un carnet de gratitude ? Il s’agirait d’un carnet sur lequel une mère inscrirait, au fil des années, ses petits mots enfantins qui révèlent la pureté de son cœur, ses qualités, ses belles actions... Un carnet pour manifester toute sa tendresse de mère, et sa gratitude envers le Seigneur. Un cadeau plein de sens pour ses 18 ans par exemple !
Un cadeau pour la vie, en réalité. Parce que se savoir aimé de la sorte n’a pas de prix. En témoigne l’histoire de sainte Joséphine Bakhita. Enlevée à l’âge de 7 ans au Soudan, elle est réduite en esclavage, violée, torturée. Le traumatisme est tel qu’il efface tout de sa mémoire, jusqu’à son prénom et le nom de son village. Une chose néanmoins demeure : l’amour de sa mère et ses mots, qui restent gravés au plus profond de son cœur : "Tu es bonne, tu es gentille". Une certitude déposée en elle par sa mère qui lui permet de tenir bon et de résister à la violence durant toutes ces années de souffrance et d'humiliation. Alors oui, il est bon de raconter à son enfant la grâce de Dieu qui est sur lui.
Pratique